Le géant russe de la cybersécurité Kaspersky continue son exode des pays occidentaux. Après avoir plié bagage aux États-Unis en juin dernier, c'est au tour du Royaume-Uni de voir l'entreprise fermer ses portes.

Les bureaux de Kaspersky à Moscou © Nina Zorina / Shutterstock
Les bureaux de Kaspersky à Moscou © Nina Zorina / Shutterstock

Décidément, Kaspersky n'en finit plus de faire ses cartons. L'éditeur d'antivirus, qui a longtemps été une référence dans le domaine, semble désormais persona non grata dans plusieurs pays occidentaux.

Après avoir dû quitter le marché américain il y a quelques mois, c'est maintenant au tour du Royaume-Uni de voir l'entreprise russe mettre la clé sous la porte. Un nouveau coup dur pour Kaspersky, qui voit son influence s'éroder progressivement en Occident.

Un départ qui laisse des employés sur le carreau

Le porte-parole de Kaspersky, Francesco Tius, a confirmé la nouvelle : l'entreprise va « commencer la fermeture des opérations de son bureau au Royaume-Uni ». Cette décision n'est pas sans conséquences pour les employés britanniques. En effet, ce sont près de 50 personnes qui vont se retrouver sur le carreau à la suite de cette fermeture.

Kaspersky assure toutefois que ce départ ne signifie pas un abandon total du marché britannique. L'entreprise compte désormais « réorienter ses activités dans le pays vers le canal des partenaires ». En clair, elle continuera de proposer ses produits et services sur son réseau de revendeurs et distributeurs locaux. Ce sera là une façon de maintenir une présence indirecte tout en réduisant drastiquement ses coûts d'exploitation sur place.

Cette stratégie n'est pas sans rappeler celle adoptée aux États-Unis. Outre-Atlantique, Kaspersky a dû transférer sa base de clients à une nouvelle entité baptisée UltraAV. Un passage de relais qui ne s'est d'ailleurs pas fait sans heurts, certains utilisateurs ayant eu la surprise de voir leur antivirus Kaspersky désinstallé et remplacé automatiquement par UltraAV.

Plusieurs pays soupçonnent Kaspersky de collaborer avec l'État russe © Tatiana Belova / Shutterstock
Plusieurs pays soupçonnent Kaspersky de collaborer avec l'État russe © Tatiana Belova / Shutterstock

Des accusations qui ne passent pas

Mais pourquoi diable Kaspersky se voit-il ainsi poussé vers la sortie dans plusieurs pays occidentaux ? L'explication tient en grande partie aux soupçons qui pèsent sur l'entreprise depuis plusieurs années. Kaspersky est en effet accusé d'entretenir des liens étroits avec le gouvernement russe et ses services de renseignement. La société a toujours vigoureusement démenti ces allégations, mais celles-ci ont néanmoins conduit à son bannissement du marché américain en juin dernier.

Ces soupçons ne datent pas d'hier. Dès 2017, le gouvernement américain avait interdit l'utilisation des logiciels Kaspersky dans les agences fédérales. Cette décision avait déjà porté un coup dur à la réputation de l'entreprise. Depuis, les tensions géopolitiques croissantes entre la Russie et l'Occident n'ont fait qu'accentuer la méfiance envers Kaspersky. Face à ces accusations, l'entreprise a bien tenté de redorer son blason. Elle a notamment lancé en 2018 son initiative de « transparence globale », déplaçant une partie de ses infrastructures en Suisse. Mais ces efforts semblent aujourd'hui vains face à la défiance persistante des autorités occidentales.

Alors, Kaspersky est-il en train de vivre ses dernières heures en Europe ? Pas si vite ! L'entreprise conserve encore une présence significative sur le Vieux Continent, notamment avec son siège européen situé à… Paddington, Londres. Ironie du sort, ce dernier ne semble pas concerné par la fermeture du bureau britannique. Une façon pour Kaspersky de garder un pied dans la place, en attendant des jours meilleurs ? L'avenir nous le dira. En attendant, les amateurs de cybersécurité « made in Russia » devront peut-être se faire à l'idée de chercher d'autres alternatives.

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Source : TechCrunch