Lunar Lake n'aura-t-elle été qu'un épiphénomène ? Une architecture tentée par Intel, mais finalement vite abandonnée pour revenir aux fondamentaux ?
Présentée et détaillée le plus officiellement du monde le 24 mai dernier en prélude au Computex 2024 de Taïwan, l'architecture Lunar Lake a été intégrée à ses premiers laptops entre juillet et septembre.
Pour autant, Intel ne semble pas vouloir lui donner de suite directe affirmant qu'il ne s'agit finalement que d'un produit « de niche », un « cas unique » sur sa feuille de route, avec de notables changements à venir pour ses successeurs.
Lunar Lake : une « niche »
Les très importantes pertes opérationnelles enregistrées par Intel sur le troisième trimestre de son exercice fiscal 2024 ne doivent pas empêcher le groupe de se réinventer pour envisager un avenir plus serein… au contraire !
C'est ainsi que Pat Gelsinger, le P.-D.G. d'Intel, a pris la parole au cours de la présentation de ces résultats financiers pour dessiner le futur de son entreprise en ce qui concerne, notamment, le monde des ordinateurs portables. Un futur qui ne semble pas devoir trop compter sur certaines des innovations introduites par la génération Lunar Lake.
Ainsi, Pat Gelsinger a expliqué que cette architecture « n'est pas une bonne façon de gérer l'entreprise, donc pour nous, c'est vraiment un cas unique ». Lunar Lake a même été décrite comme une « niche », et c'est principalement le fait d'avoir intégré la mémoire vive au SoC qui contrarie aujourd'hui Intel.
La fin (temporaire ? ) de la RAM intégrée au SoC
Si Apple intègre depuis déjà un moment la mémoire vive à ses SoC ne proposant plus d'emplacement RAM sur les cartes mères de ses machines, Intel n'a tenté la chose que tout récemment, avec Lunar Lake justement.
Comme vous pouvez le voir sur la fiche descriptive ci-dessus, un processeur Lunar Lake dispose, en plus de la partie centrale avec les unités CPU, GPU et NPU, de deux puces représentant la mémoire vive. Vous l'aurez compris, Intel a décidé de revenir sur ce changement. Ce n'est toutefois pas tant la nouveauté technique qui est remise en cause que le fonctionnement même d'Intel pour intégrer cette nouveauté.
Pat Gelsinger a précisé que Lunar Lake ne devait être qu'un produit de niche destiné à offrir les meilleures performances pour une excellente autonomie. Il est évident que nous souhaitons tous les meilleures performances tout en gardant une excellente autonomie, mais Lunar Lake impliquait de trop se reposer sur des partenaires comme TSMC et entraînait d'importants surcoûts pour une société qui ne peut plus se le permettre.
Ces surcoûts sont d'autant plus gênants, alors qu'Intel cherche justement à remettre en ordre de marche sa division production, Intel Foundry. Si Intel veut espérer convaincre d'autres entreprises de signer avec Intel Foundry, il faudrait déjà qu'elle-même fasse produire ses puces par sa division.
22 septembre 2024 à 19h05
Source : The Verge