Le prix moyen d'une voiture électrique d'occasion a chuté de façon spectaculaire sur Leboncoin cette année, passant de 30 432 euros à 25 961 euros. Par rapport au diesel, la demande reste très faible.

La Renault Zoé électrique reste dans le top des recherches chez les automobilistes © sylv1rob1 / Shutterstock
La Renault Zoé électrique reste dans le top des recherches chez les automobilistes © sylv1rob1 / Shutterstock

On peut dire que le marché des voitures électriques d'occasion traverse une période paradoxale. D'un côté, l'offre explose avec 40 000 annonces en 2024 rien que sur Leboncoin, et les prix deviennent plus accessibles que jamais, comme l'indique la plateforme de petites annonces dans une étude publiée ce lundi 4 novembre. Et quand le tarif baisse, ce n'est jamais forcément bon signe. Car de l'autre côté, les acheteurs français restent frileux et ne se bousculent pas au portillon de l'électrique. Entre craintes sur la batterie et calculs financiers, le marché de l'occasion peine à trouver son public.

La voiture électrique d'occasion, un marché qui fait grise mine malgré des prix attractifs

Les véhicules électriques d'occasion n'ont jamais été aussi nombreux sur le marché. Le phénomène s'explique notamment par l'arrivée massive des premiers modèles achetés en LOA (location avec option d'achat) ou LLD (location longue durée) il y a trois ans, dopés par les aides gouvernementales de 2020 et de la période Covid. La Renault Zoé, la Peugeot e-208, la Fiat 500e et la Tesla Model 3 sont, dans l'ordre, les modèles qui dominent les annonces.

L'abondance d'offres a évidemment un impact direct sur les prix. En septembre 2024, le prix moyen de vente est tombé à 21 744 euros, ce qui rend ces véhicules plus accessibles que jamais. Une Fiat 500e de deux ans d'âge se trouve désormais à partir de 12 000 euros, tandis qu'une Peugeot e-208 démarre à 13 000 euros.

Pourtant, il y a quelque chose qui cloche. L'intérêt des acheteurs reste en effet bien timide. Les annonces de voitures électriques génèrent trois fois moins de vues que celles des diesels. Seules les Tesla Model 3 et Y, ainsi que la Renault Zoé, semblent tirer leur épingle du jeu en termes de popularité.

Les chiffres avancés par Leboncoin sont révélateurs de la tension autour de l'électrique, excusez-nous du jeu de mots © Leboncoin
Les chiffres avancés par Leboncoin sont révélateurs de la tension autour de l'électrique, excusez-nous du jeu de mots © Leboncoin

Des freins psychologiques et financiers certains et persistants chez les automobilistes

Cela ne vous étonnera sans doute pas, les acheteurs ont comme principale inquiétude la batterie. Car malgré une garantie constructeur de 8 ans ou 160 000 km et une dégradation moyenne de seulement 2% par an, la crainte d'une défaillance coûteuse persiste chez les consommateurs. Et il faut savoir que le remplacement complet de la batterie n'est pas une nécessité. En cas de problèmes, les constructeurs disposent de la possibilité de ne changer que la ou les cellules défectueuses de la batterie.

Une nouvelle réglementation européenne d'août 2024 impose désormais bien la communication de l'état de santé de la batterie, avec l'objectif de rassurer les acheteurs. Gageons que cela fonctionne dans le temps. En attendant, il existe un autre obstacle majeur : les offres de financement.

Paradoxalement, les loyers proposés sur les véhicules neufs s'avèrent souvent plus attractifs que ceux des occasions, grâce aux remises, aux aides à l'achat et à une valeur résiduelle forte. Enfin, l'évolution rapide de la technologie freine également les ardeurs des acheteurs. Si les mises à jour « Over The Air » permettent de maintenir l'électronique à jour, l'impossibilité de profiter des dernières avancées en matière de batteries sur les anciens modèles refroidit certains acheteurs potentiels.