L'Australie s'attaque au problème de l'utilisation excessive des réseaux sociaux chez les mineurs, en proposant d'interdire leur accès aux moins de 16 ans. Une mesure radicale qui pourrait inspirer d'autres pays, dont la France.
Confronté aux effets particulièrement néfastes des réseaux sociaux sur la santé mentale et physique des adolescents, le gouvernement australien a décidé de prendre les choses en main. Le Premier ministre, Anthony Albanese, a ainsi annoncé ce jeudi 7 novembre vouloir interdire l'accès aux plateformes comme Facebook, Instagram ou TikTok pour tous les mineurs de moins de 16 ans. Une mesure inédite à l'échelle mondiale qui vise à protéger une population plus que vulnérable face aux contenus potentiellement dangereux en ligne.
Un âge-verrou pour protéger les mineurs sur les réseaux sociaux
La réglementation, que certains jugeront drastique, devrait entrer en vigueur d'ici un an en Australie. On peut dire qu'elle place le pays des kangourous à l'avant-garde de la lutte contre les effets néfastes des réseaux sociaux sur les plus jeunes. Le gouvernement s'inquiète des risques liés à l'exposition des adolescents à des contenus valorisant des standards de beauté irréalistes ou véhiculant des discours misogynes, voire pire.
Au-delà de ces considérations, l'Australie souhaite également s'attaquer, comme l'AFP en France, au phénomène de la désinformation en ligne, un sujet de préoccupation majeur dans de nombreux pays. Ce sont les géants du numérique qui seront ainsi directement responsables du respect de cette nouvelle limite d'âge, sous peine de lourdes amendes.
Mais si la mesure est saluée par de nombreux experts, elle peut interroger quant à sa faisabilité technique. Les méthodes de vérification d'identité, car oui, le problème est toujours le même, restent à déterminer, et certains craignent que les adolescents ne se tournent vers des plateformes moins régulées et donc plus dangereuses.
L'Europe, prochaine sur la liste ?
L'Australie, nous le disions, n'est pas le seul pays à s'attaquer au problème de l'accès des mineurs aux réseaux sociaux. En Europe, plusieurs États ont déjà légiféré sur le sujet, comme l'Espagne, qui a instauré l'an dernier une limite d'âge à 16 ans. En France, une loi votée la même année a posé les bases d'une « majorité numérique » à 15 ans, même si sa mise en application est encore en attente.
Le président français Emmanuel Macron s'est d'ailleurs déjà prononcé en faveur de l'interdiction du téléphone portable pour les moins de 11 ans. Une approche plus radicale qui viserait à protéger les plus jeunes dès le plus jeune âge.
Reste à savoir si toutes ces mesures évoquées, en attente ou appliquées réussiront à endiguer les effets délétères des réseaux sociaux sur les adolescents. Au-delà des interdictions, une réflexion plus globale sur l'éducation numérique et le rôle des plateformes nous paraît indispensable pour assurer une navigation plus saine et responsable en ligne.
Source : Reuters