Une étude menée par MyBatteryHealth vient bouleverser les idées préconçues sur la durabilité des batteries de voitures électriques. Sur un échantillon de 40 000 véhicules d'occasion, 94 % d'entre eux conservent une excellente capacité de charge ; de quoi rassurer les acheteurs potentiels.
L'essor du véhicule électrique en France connaît des turbulences. Après une année 2023 très florissante, marquée par une progression de 37 % des ventes et un dépassement historique du diesel avec 14,6 % de parts de marché, l'année 2024 affiche un net ralentissement. Le recul de 33 % des ventes en août illustre les interrogations persistantes des automobilistes, notamment sur la fiabilité et l'usure des batteries. Selon les analyses menées par MyBatteryHealth (service de conseils en environnement fondé par la start-up française Via2Moov), ces craintes seraient peut-être légèrement disproportionnées au regard des faits.
Des performances durables
Les 40 000 voitures de toutes marques (hybrides et électriques) testées ont parcouru en moyenne 88 000 km sur une année. Les résultats sont assez nets : seuls 6 % des véhicules présentent une capacité de batterie inférieure à 80 % de leur potentiel initial. Plus remarquable ; à peine 2 % des véhicules atteignent le seuil critique de 75 % de capacité, niveau à partir duquel les performances commencent véritablement à se dégrader.
Le « State of Health » (indicateur de référence qui a servi à glaner ces données), est la capacité d'une batterie à stocker et à délivrer de l'énergie. Un peu comme un indicateur de niveau d'essence, mais pour une voiture électrique. Il est devenu aujourd'hui un paramètre déterminant dans l'évaluation des véhicules d'occasion. En deçà de 75 %, les utilisateurs font face à une diminution notable de l'autonomie, nécessitant des recharges plus fréquentes. Des risques de surchauffe et de déséquilibre entre les cellules peuvent également apparaître, accélérant la dégradation globale du système.
Une technologie qui gagne en maturité
La dégradation des batteries suit un rythme plus lent qu'anticipé, avec une perte moyenne de capacité limitée à 1,8 % par an. Les modèles récents montrent des résultats encore plus prometteurs, témoignant des progrès technologiques réalisés par les constructeurs. Cette évolution positive pourrait contribuer à dynamiser le marché de l'occasion, aujourd'hui contenu à 2 % des ventes malgré une forte croissance de 70 %.
Pour effectuer ces mesures, MyBatteryHealth a développé une méthodologie novatrice reposant sur l'intelligence artificielle et l'analyse des données via des connexions API. Cette approche, plus sophistiquée que les relevés effectués par le connecteur OBD (On-Board Diagnostics), permet d'établir un diagnostic plus précis de l'état de santé des batteries, considérant divers paramètres comme la température ou les habitudes de recharge. En effet, L'OBD ne plonge pas assez profondément dans les données spécifiques à la batterie. Il ne peut pas, par exemple, analyser en détail les cycles de charge, les températures internes ou d'autres paramètres clés qui pourraient influencer sa dégradation.
À l'heure où la réglementation CAFE prévoit un durcissement des normes d'émissions de CO2 pour janvier 2025, passant de 95 à 81 g/km, ces résultats encourageants pourraient lever l'un des principaux freins à l'adoption d'un VE en occasion (qui connaissent d'ailleurs une forte baisse de prix). Toutefois, on peut tout de même tempérer ce constat étant donné les données plutôt restreintes présentées dans le communiqué de MyBatteryHealth. L'échantillon de 40 000 véhicules est-il réellement représentatif de la population totale des VE ? Ceux-ci ont-ils été soumis à des conditions d'utilisation similaires ? Quels sont les modèles de véhicules qui ont été inclus dans l'étude ? Des informations plus précises auraient été tout de même appréciables.
Source : MyBatteryHealth