Par anticipation, Google a annoncé, cette semaine, la fin des publicités politiques en Europe avant l'entrée en vigueur de la nouvelle réglementation de l'UE, prévue pour octobre 2025. Une décision que les autorités européennes devraient apprécier.

Google a décidé de devancer le calendrier de l'Union européenne sur la fin des publicités politiques en ligne © AnnaKu / Shutterstock
Google a décidé de devancer le calendrier de l'Union européenne sur la fin des publicités politiques en ligne © AnnaKu / Shutterstock

Les vents du changement soufflent sur la publicité politique en Europe. Google vient d'annoncer qu'il cessera toute diffusion de publicités à caractère politique sur l'ensemble de ses plateformes dans l'Union européenne, devançant au passage la mise en application du nouveau règlement européen « en matière de transparence et de ciblage de la publicité à caractère politique ». Une décision forte, qui témoigne de l'envie de Google de conserver une relation cordiale avec l'UE.

Une décision anticipée de Google qui fait date

Google prend les devants sur le sujet de la régulation publicitaire politique ! Alors que le nouveau règlement européen sur la transparence et le ciblage de la publicité politique n'entrera en vigueur que le 10 octobre 2025, la firme de Mountain View a choisi d'agir dès maintenant.

Cette décision impactera l'ensemble des services de Google dans l'Union européenne. Car les publicités politiques disparaîtront non seulement des résultats de recherche, mais aussi de YouTube, plateforme de plus en plus prisée par les hommes et femmes politiques. On s'attend donc à un changement majeur dans le paysage médiatique numérique européen.

Le géant américain justifie d'ailleurs sa position par la complexité du nouveau cadre réglementaire. Le « TTPA », comme on l'appelle, définit la publicité politique de manière si large qu'il devient difficile d'identifier de façon fiable tous les contenus concernés, notamment au niveau local et régional des 27 États membres.

Un règlement européen aux exigences strictes

Le nouveau règlement européen impose de sérieuses contraintes aux plateformes numériques. Dans le détail, les publicités politiques devront être clairement identifiées, avec un système de marquage transparent indiquant l'identité du sponsor, les montants investis et les techniques de ciblage utilisées. Quelque chose de plutôt sérieux donc.

Le texte met particulièrement l'accent sur la protection des données personnelles. Le ciblage publicitaire politique ne sera autorisé qu'avec le consentement explicite des utilisateurs, en excluant au passage l'utilisation de données sensibles, comme l'origine ethnique ou les opinions politiques pour le profilage.

Pour lutter contre les ingérences étrangères, le règlement interdit également la diffusion de publicités politiques provenant de pays tiers dans les trois mois précédant une élection ou un référendum. Une mesure forte pour protéger l'intégrité démocratique européenne.

Les implications pour l'avenir de la communication politique

Google sait que les publicités numériques constituent une ressource précieuse, particulièrement pour les petites campagnes disposant de budgets limités pour toucher leur électorat.

Malgré ce retrait, Google s'engage à maintenir son engagement dans la lutte contre la désinformation. L'entreprise promet de continuer à investir dans des outils et partenariats pour garantir l'accès à des informations fiables lors des échéances électorales.

Cette décision pourrait, en tout cas, créer un vrai précédent. On peut très bien imaginer que d'autres plateformes numériques puissent suivront l'exemple de Google, pour redéfinir les contours de la communication politique en ligne dans l'Union européenne pour les années à venir.

Source : Blog Google