L’Union européenne devrait très probablement poursuivre Google en justice dès l’année prochaine pour pratiques anticoncurrentielles. Dans la ligne de mire des régulateurs, l’activité publicitaire du mastodonte américain compte pour 80 % de ses revenus totaux.
Les activités publicitaires de Google sont ciblées par les régulateurs sur cinq continents…
Des poursuites dès 2023
En juin 2021, l’Union européenne entamait une vaste investigation sur la firme de Mountain View, en s’intéressant principalement à sa position « vis-à-vis des annonceurs, des éditeurs, des intermédiaires et des concurrents » dans le secteur publicitaire.
Comme le rapporte l’agence de presse Reuters, la Commission européenne serait désormais prête à passer à l’attaque dès le début de l’année prochaine. Cette date est toutefois susceptible de changer : Google pourrait en effet éviter les poursuites en accordant de nombreuses concessions aux régulateurs, ce qui mettrait fin à l’enquête.
Dans cette affaire, la société risque une amende s’élevant à plus de 1 milliard d’euros. Au cours des 10 dernières années, Google a accumulé plus de 8 milliards d'euros d'amendes antitrust au sein de l’Union européenne.
Un monopole écrasant
L’enquête de l’UE cible le cœur du modèle économique de Google qui est essentiellement axé sur la publicité, avec son moteur de recherche comme principal générateur de revenus dans ce domaine. En outre, l’entreprise vend des annonces sur les sites web et les applications de partenaires extérieurs, mais aussi sur ses plateformes YouTube et Gmail ainsi que sur d’autres services internes.
L’activité publicitaire de l’entreprise est immense et surpasse de loin celle de sa plus importante concurrente, Meta. Selon les estimations des analystes, la firme pourrait générer 233 milliards de dollars de ventes de publicités cette année, soit une hausse d'environ 11 % par rapport à 2021.
Seulement, Google est accusée de pratiques illégales afin d’étouffer la concurrence et d'exercer un monopole sans précédent dans le secteur. Force est de constater que lui échapper sur Internet semble mission impossible, bien qu’il existe des alternatives. Si la firme nie les accusations à son encontre et assure que le secteur est bien plus compétitif que ce qu’affirment les régulateurs, notamment avec la présence de nouveaux acteurs comme TikTok, il semblerait que cette fois, elle doive rendre des comptes.
Pour rappel, l’activité publicitaire de Google est également au cœur d’une vaste enquête aux États-Unis, qui pourrait mener à l’un des procès antitrust les plus importants de l’histoire du pays.
Source : Reuters