© Mitchell Luo/Unsplash
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Google est accusée de pratiques anticoncurrentielles dans le secteur publicitaire à travers deux actions menées aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Si la firme de Mountain View est reconnue coupable, elle risque très gros. 

Le numéro 1 des moteurs de recherche est également le plus important fournisseur d'adtech, la technologie qui permet de coordonner la vente d'espaces publicitaires en ligne entre éditeurs et annonceurs, avec une part de marché dépassant les 90 %.

Des compensations pour les éditeurs affectés par les pratiques de Google

Deux poursuites distinctes vont ainsi être lancées dans les prochaines semaines à l’encontre de Google. Elles seront menées au nom des éditeurs qui souhaitent obtenir une « compensation » de la part du géant américain, dont le monopole et les pratiques douteuses leur auraient fait perdre d’importantes sommes d’argent. 

« Cette plainte importante représentera une catégorie de victimes du comportement anticoncurrentiel de Google dans le domaine de la technologie publicitaire, qui ont collectivement perdu environ 7 milliards de livres (Ndlr : environ 8 milliards d’euros). Il s'agit notamment de sites d'information dans tout le pays, qui comptent de nombreux lecteurs quotidiens, ainsi que de milliers de petits entrepreneurs qui dépendent des revenus publicitaires, qu'il s'agisse de leur site de pêche, de leur blog culinaire, de leur fanzine de football ou de tout autre contenu en ligne qu'ils ont passé du temps à créer et à publier », explique Toby Starr, associé du cabinet d’avocats Humphries Kerstetter, qui va mener l’affaire au Royaume-Uni. 

Au total, les compensations des deux actions combinées pourraient atteindre la somme de 25 milliards de dollars. 

Google est dans le viseur des autorités, mais les sanctions ne sont pas encore suffisantes

Jan Bart van de Hel, du cabinet néerlandais menant l’action aux Pays-Bas, explique que non seulement, il espère obtenir compensation pour toutes les personnes affectées par les pratiques de Google, mais il veut également prévenir un tel comportement de la part de l’entreprise dans le futur. 

Si de plus en plus de régulateurs ciblent Google, comme c’est le cas aux États-Unis où la firme est accusée d’avoir dépensé des milliards pour étouffer la concurrence et devra répondre de ses actes lors d’un procès, pour l’heure, les sanctions infligées n’ont pas été suffisantes. Par exemple, une amende comme celle donnée par l’Autorité de la concurrence à hauteur de 220 millions d’euros ne représente pas grand-chose pour Google, et ne la convainc pas forcément de changer ses pratiques. 

« Google collabore de manière constructive avec les éditeurs de toute l'Europe. Nos outils publicitaires, ainsi que ceux de nos nombreux concurrents adtech, aident des millions de sites Web et d'applications à financer leur contenu et permettent à des entreprises de toutes tailles de toucher efficacement de nouveaux clients. Ces services s'adaptent et évoluent en partenariat avec ces mêmes éditeurs. Cette action en justice est spéculative et opportuniste. Lorsque nous recevrons la plainte, nous la combattrons vigoureusement », déclare, de son côté, un porte-parole de Google. 

Sources : BBC, The Guardian