Des étiquettes RFID utilisées dans la livraison de colis ont récemment causé des perturbations sur les réseaux 3G et 4G dans le Sud de la France. L'ANFR, l'Agence nationale des fréquences, a dû intervenir.
Il y a quelques mois, l'ANFR a été alertée par des opérateurs de téléphonie mobile concernant des perturbations importantes sur leurs réseaux 3G et 4G. La source de ces interférences s'est révélée être des étiquettes RFID utilisées pour le suivi de colis destinés au public. Une enquête minutieuse a permis de comprendre comment les petits dispositifs ont pu causer de tels désagréments et comment l'ANFR a réussi à résoudre le problème. Plongeons dans les détails de cette affaire surprenante.
De simples étiquettes RFID coupables de belles perturbations des réseaux
Les premières alertes sont venues de la commune de Vendargues, près de Montpellier. Les opérateurs de téléphonie mobile ont signalé des perturbations sur leurs antennes relais, affectant les services de téléphonie et d'internet mobile. L'ANFR a rapidement dépêché une équipe technique sur place pour mener l'enquête. Les agents ont découvert que les antennes relais perturbées étaient proches l'une de l'autre, ce qui a vite facilité la localisation de la source du problème.
Les techniciens de l'ANFR ont utilisé un véhicule laboratoire dont ils ont le secret pour analyser le signal perturbateur. Ils ont rapidement identifié une seule source de brouillage, émettant un signal large bande dans les fréquences traditionnellement réservées aux opérateurs de téléphonie mobile. Ce signal illégal affectait à la fois les bandes 800 MHz et 900 MHz, perturbant ainsi les services 3G et 4G.
Les enquêteurs ont ensuite localisé la source du brouillage dans une zone industrielle. Ils ont fini par découvrir que des palettes en plastique, utilisées par une société de vente en ligne d'équipements sportifs, étaient équipées d'étiquettes RFID, comme on en retrouve sur des antivols, dans les bibliothèques, sur les animaux de compagnie et autres. Ces étiquettes, mal paramétrées, émettaient des signaux perturbateurs en continu, affectant les antennes relais à proximité. Oups !
Les enquêteurs ont rapidement demandé au transporter de cesser d'utiliser les étiquettes
Les étiquettes, fournies par le transporteur, étaient conçues pour fonctionner dans une large bande de fréquences, ce qui les rendait compatibles avec différentes régions du monde. Mais, vous l'avez deviné, leur mauvais paramétrage les rendait sensibles aux fréquences utilisées par les opérateurs de téléphonie mobile.
Les étiquettes RFID, normalement passives, étaient activées en permanence par le champ électromagnétique des antennes relais. Elles créaient des réponses qualifiées d'« anarchiques » par l'ANFR.
Qu'a fait l'ANFR ? L'agence a enjoint au transporteur de cesser l'utilisation de ces étiquettes et de stocker les palettes dans un bâtiment métallique pour éviter toute nouvelle perturbation.
L'ANFR promet de veiller au grain
Ce n'est pas tout, puisque l'ANFR a rappelé l'importance de respecter les règles d'utilisation des fréquences pour éviter de telles perturbations. Les étiquettes RFID, bien que pratiques, doivent être correctement paramétrées pour ne pas interférer avec les réseaux de téléphonie mobile. Et détail sans doute souvent méconnu, les utilisateurs de ces dispositifs sont contraints de déclarer leur utilisation à l'ANFR.
Les perturbations causées par les étiquettes RFID montrent en tout cas que même les dispositifs les plus simples peuvent avoir des impacts significatifs sur les infrastructures de télécommunication.
Source : ANFR