Des escrocs passaient par Telegram pour mener une vaste opération d'arnaque contre Uber Eats. Malgré le recours aux cryptomonnaies, ils ont pu être identifiés par les autorités.
Entre 2022 et 2023, deux jeunes Français ont mené une vaste opération d'arnaque contre Uber Eats. Sur cette période, ils ont causé environ deux millions d'euros de préjudice à la plateforme de livraison.
Des commandes Uber Eats qui transitent par Telegram
L'escroquerie commence sur l'application de messagerie Telegram, explique Le Parisien. Ils y créent un canal Telegram dans lequel ils proposent des repas Uber Eats à moitié prix. Le client peut choisir sa commande en s'aidant du menu indiqué sur Uber Eats, mais ensuite l'opération continue sur Telegram.
Une fois la commande passée, le livreur récupère la nourriture au restaurant et vous livre comme prévu. Lui-même et l'établissement sont alors rémunérés normalement. Sauf que les escrocs vont alors exiger une annulation et un remboursement de la commande, prétextant que celle-ci n'est jamais arrivée à destination.
Les consommateurs payent donc leur commande 50 % moins cher, tandis que le montant de la totalité de la commande revient dans la bourse des arnaqueurs, alors qu'Uber Eats doit régler son livreur et le restaurateur. Le service perd donc très gros, très rapidement.
La cryptomonnaie n'a pas suffi pour les protéger
Une source proche de l'affaire fait savoir au Parisien que des dizaines de milliers de transactions de ce genre ont été effectuées. Les escrocs ont profité d'une « faille dans le contrôle de la réalité des livraisons » dans Uber Eats. La plateforme a finalement détecté cette fraude à grande échelle et a décidé de porter plainte auprès de la gendarmerie.
Chargés de l'enquête, les gendarmes spécialistes en cybercriminalité de la section de recherches de Paris constatent que les commandes passées par les escrocs sont payées en cryptomonnaie, mais parviennent à remonter à la source des transactions en identifiant les portefeuilles crypto utilisés.
Le 19 novembre 2024, les forces de l'ordre interpellaient les deux suspects, le premier à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et le second à Nanterre (Hauts-de-Seine). Ils sont décrits comme de « jeunes geeks férus de nouvelles technologies » et nient les faits. Le suspect francilien a été libéré sous contrôle judiciaire contre le paiement d'une caution de 200 000 euros.
Uber a mis en place de nouvelles fonctionnalités pour détecter et prévenir les fraudes. Elle a aussi instauré un système de veille des réseaux sociaux pour tenter de repérer des arnaques similaires.
05 septembre 2024 à 08h50
01 novembre 2024 à 18h20
Source : Le Parisien