Meta passe à l'offensive contre les centres d'arnaques en Asie du Sud-Est et aux Émirats arabes unis. Plus de deux millions de comptes liés à des escroqueries, notamment la technique du « pig butchering » (abattage de porcs), ont été supprimés cette année des plateformes du groupe.

Enfin Meta se décide à agir contre les comptes d'escrocs et de scammers - © kovop / Shutterstock
Enfin Meta se décide à agir contre les comptes d'escrocs et de scammers - © kovop / Shutterstock

Il était temps, petit navire ! L'empire de Mark Zuckerberg sort enfin les griffes. Après des années de laisser-faire, Meta déploie un arsenal complet pour neutraliser les réseaux d'escrocs qui prolifèrent sur ses applications. Une opération d'envergure qui cible particulièrement les centres d'arnaques basés en Asie du Sud-Est, véritables usines à malfrats où des milliers de personnes sont forcées de participer à des escroqueries sous la menace.

Rien qu'en 2023, selon l'aveu même de Meta, ces organisations criminelles auraient soutiré près de 64 milliards de dollars à leurs victimes dans le monde. Un business florissant qui repose notamment sur une technique baptisée « pig butchering », consistant à séduire les victimes avant de les plumer via de faux investissements.

Des centres d'arnaques transforment les demandeurs d'emploi en escrocs sous la contrainte

La machine à réduire les chômeurs en escrocs n'est ni nouvelle ni glorieuse. On peut même parler de double escroquerie dès lors que l'on sait que des offres d'emploi alléchantes sont publiées sur des sites de recrutement locaux. Les candidats, attirés par des promesses mirobolantes, se retrouvent piégés dans des centres où ils sont contraints de devenir eux-mêmes des escrocs.

Meta rapporte que l'Institut américain pour la paix estime que 300 000 personnes sont actuellement forcées de participer à ces arnaques en ligne. Les victimes sont d'abord contactées via SMS, applications de rencontres ou réseaux sociaux par des profils se faisant passer pour des célibataires séduisants ou des représentants d'entreprises qui ont pignon sur rue. Une fois le contact établi, commence un patient travail de manipulation psychologique pour pousser la cible à investir des sommes toujours plus importantes dans des plateformes frauduleuses. Les escrocs autorisent même parfois de petits retraits au début pour établir la confiance, avant de disparaître avec la totalité des "investissements".

Derrière un escroc se cache un véritable réseau - © aijiro / Shutterstock
Derrière un escroc se cache un véritable réseau - © aijiro / Shutterstock

Meta met les moyens techniques et humains pour traquer les réseaux criminels

L'entreprise de Mark Zuckerberg met les bouchées doubles depuis deux ans pour combattre ce fléau qui ressemble à de l'esclavage. Des équipes spécialisées traquent désormais ces réseaux criminels grâce à des outils de détection automatisée basés sur l'analyse comportementale. Meta travaille également main dans la main avec les forces de l'ordre internationales, et partage ses renseignements pour démanteler les centres d'arnaques à la source.

La société a même cofondé la « Tech Against Scams Coalition » qui réunit entreprises de la Tech, institutions financières et plateformes de cryptomonnaies pour coordonner la lutte. De nouvelles fonctions préventives font également leur apparition : avertissements dans les messages privés sur Messenger et Instagram, cartes de contexte sur WhatsApp pour identifier les groupes suspects.

Un arsenal qui commence à porter ses fruits avec la suppression de plus de deux millions de comptes frauduleux cette année au Myanmar, au Laos, au Cambodge, aux Émirats arabes unis et aux Philippines.

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31 octobre 2024 à 20h19

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