Dans un rapport publié le 30 novembre dernier, le groupe Meta a annoncé avoir démantelé un réseau basé en Chine, et qui animait des milliers de faux profils se faisant passer pour des Américains commentant la vie politique de leur pays. Plus qu'amplifier le discours d'un camp en particulier, ces comptes semblaient plus destinés à amplifier les tensions entre républicains et démocrates à l'approche des prochaines élections présidentielles. De telles opérations sont loin d'être rares et Meta en a déjà découvert cinq cette année pour la seule Chine.
Près de 5 000 profils supprimés
Dans son rapport, Meta explique que les 4 800 comptes qui ont ainsi été supprimés avaient clairement pour objectif d'influencer la vie politique américaine, sans pour autant choisir un parti en particulier. Les posts, rédigés en anglais, pouvaient tout autant critiquer les actions des démocrates que les prises de position des Républicains, et ces deux points de vue pouvaient être partagés par les mêmes comptes. Selon Meta, ceux-ci ne débordaient pas de créativité puisque l'immense majorité d'entre eux étaient en réalité des copies de messages postés par d'authentiques militants et/ou personnalités politiques du pays.
Le rapport explique n'avoir pas clairement su déterminer si cette approche avait pour objectif « d'amplifier les tensions partisanes, de créer des audiences importantes parmi les supporters de ces politiciens, ou de faire apparaître ces comptes plus authentiques ». Ce qui est certain, c'est que Meta et surtout les autorités américaines prennent très au sérieux ces opérations d'influence étrangères, le département de la sécurité intérieure ayant ainsi averti en septembre dernier que leur nombre et leur sophistication étaient en nette augmentation. Avec une échéance présidentielle dans moins d'un an, on comprend aisément pourquoi.
Démanteler des réseaux d'influence sur ses plateformes, la routine pour Meta
C'est loin d'être la première opération du genre que Meta a repéré et fait fermer. Pour la seule année 2023, en Chine, c'est déjà la cinquième. Et selon la maison mère de Facebook et Instagram, la Russie et l'Iran en compteraient encore davantage, avec pour objectif assez évident d'influencer l'opinion publique américaine et occidentale en général en leur faveur.
Par ailleurs, si Meta n'accuse pas directement le gouvernement chinois, ni quelque entité précise que ce soit, il est bon de rappeler que Facebook et Instagram, où opéraient les profils supprimés, sont interdits dans le pays…
Mais s'il est bien un endroit où les trolls russes, chinois ou iraniens peuvent s'exprimer sans risque de se faire rattraper par la patrouille, c'est bien sur X.com qui a, depuis un moment, réduit la modération.
Source : BBC, Al Jazeera