C'est une première mondiale pour Stellantis : le constructeur automobile a inauguré, jeudi, une centrale géothermique sur son site de Caen, qui va lui permettre de réduire de 75% les émissions de CO2 de l'usine.
Ne cachant pas son ambition, un poil démesurée certes, d'atteindre la neutralité carbone, Stellantis a une excellente nouvelle. Le groupe a inauguré, ce jeudi 12 décembre 2024, une installation géothermique unique pour lui, sur son site de production de Caen, en Normandie. Le projet, fruit d'un investissement de 7 millions d'euros, va transformer l'approvisionnement énergétique de l'usine normande. De quoi mettre l'industrie automobile sur les rails de la transition écologique ?
La géothermie va aider à chauffer les 80 000 m² du site normand de Stellantis
L'infrastructure déployée sur le site de Caen impressionne par son envergure. Après dix mois de travaux intensifs, la centrale géothermique s'appuie sur un réseau sophistiqué comprenant trois kilomètres de tuyaux, trois pompes à chaleur et pas moins de douze centrales de traitement d'air.
Le dispositif doit permettre de chauffer l'ensemble des ateliers et bâtiments tertiaires du site, soit une surface de 80 000 m². La technologie va assurer une double fonction essentielle. Non seulement, elle garantit le chauffage des installations, mais elle permet aussi de refroidir les équipements industriels, pour optimiser tout le processus de production.
C'est, ici, une prouesse technique qui place l'usine normande parmi les pionnières de l'industrie française. Et les résultats sont déjà au rendez-vous ! La centrale permet de réduire la consommation de gaz de 70% et diminue la consommation d'eau de 15%, tout en assurant 30% des besoins énergétiques du site de manière totalement autonome.
De nouveaux forages déjà à l'étude
Rappelons que Stellantis se fixe l'objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2028. Le site de Caen se positionne désormais comme un laboratoire grande nature, qui doit démontrer la viabilité des solutions géothermiques dans l'industrie automobile.
Le groupe nous dit d'ailleurs que son usine ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Des forages supplémentaires sont déjà à l'étude pour augmenter encore un peu plus l'autonomie énergétique du site et réduire davantage sa consommation d'eau. Une ambition qui s'aligne parfaitement avec l'objectif du groupe d'atteindre justement 80 % d'autonomie énergétique d'ici 2030.
Soutenu par l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) et des fonds européens, le projet pourrait donc bien faire des émules. L'usine de Caen, qui emploie 1 300 salariés dans la production de transmissions pour véhicules hybrides et électriques, démontre qu'innovation industrielle et transition écologique peuvent aller de pair.