Un partenariat en réponse à la concurrence chinoise sur le marché des VE © Rokas Tenys / Shutterstock
Un partenariat en réponse à la concurrence chinoise sur le marché des VE © Rokas Tenys / Shutterstock

Le CEA (Commissariat à l'Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives) et Stellantis unissent leur force pour produire des batteries pour véhicules électriques de meilleure qualité. Une collaboration stratégique, visant à augmenter les performances de ces dernières et leur durée de vie.

Le 3 juillet 2024 a vu l'éclosion d'une alliance prometteuse entre le géant automobile Stellantis (allié depuis peu à Leapmotor) et le CEA. Ce pacte durera cinq ans, et son ambition est d'importance première : concevoir et fabriquer une nouvelle génération de cellules de batterie pour voitures électriques. Cette initiative laisse éventuellement entrevoir une métamorphose profonde de l'industrie automobile européenne, ouvrant la voie à des solutions énergétiques non seulement plus efficientes et plus en adéquation avec les dynamiques du marché.

Stellantis et le CEA : un projet commun

Transcender les limites des batteries actuelles, tel est l'objectif premier de ce partenariat. Le projet s'attellera à explorer des compositions chimiques inédites et à analyser le cycle de vie des accumulateurs, dans l'optique d'optimiser chaque étape, de leur conception initiale jusqu'à leur ultime recyclage.

« Nous savons que la technologie des batteries est destinée à changer. Même si nous ne savons pas encore exactement de quelle manière, nous nous engageons à être à l'avant-garde de cette transformation », affirme avec conviction Ned Curic, Directeur de l'ingénierie et de la technologie de Stellantis. En vérité, cette alliance stratégique aspire à enfanter une nouvelle génération de batteries, conjuguant accessibilité financière, performances accrues et empreinte écologique allégée – des atouts primordiaux pour catalyser la démocratisation des véhicules électriques.

« Pour cela, nous travaillons continuellement en interne en effectuant de nombreux essais et en explorant une grande variété de technologies. En parallèle, nous collaborons étroitement avec des start-up technologiques, des laboratoires et des universités ainsi qu’avec les organismes de recherche les plus prestigieux au monde » explique Curic.

  L'Europe est encore en difficulté pour produire des batteries de VE à grande échelle © IM Imagery / Shutterstock
L'Europe est encore en difficulté pour produire des batteries de VE à grande échelle © IM Imagery / Shutterstock

L'enjeu des gigafactories en Europe

La fabrication massive de batteries demeure un enjeu colossal, particulièrement sur le vieux continent et pour les constructeurs historiques, accusant le coup face à des géants comme (entre autres) Tesla, qui prévoit déjà de construire une autre gigafactory sur le sol européen. Ces gigantesques complexes industriels, voués à la production d'accumulateurs, se voient contraintes d'évoluer face aux innovations technologiques et aux pressions économiques grandissantes.

L'exemple éloquent de la jeune pousse française ACC (Automotive Cells Company), qui a récemment mis en suspens son expansion, illustre parfaitement ces écueils. Par ailleurs, les constructeurs européens, confrontés à l'offensive chinoise, revoient leurs stratégies et l'UE fait tout ce qu'elle peut pour recentraliser la production de batteries vers chez nous (l'exemple de l'usine de Northvolt est assez parlant).

Le Directeur des Energies au CEA, Philippe Stohr explique : « Le CEA est fier d’apporter son soutien à Stellantis dans le cadre d’un ambitieux programme pluriannuel de R&D sur les batteries, partie intégrante dans la coopération globale entre Stellantis et le CEA. Ce projet enthousiasmant mettra au profit d’un des acteurs majeurs de l’industrie automobile et de la course à la mobilité électrique les 25 ans d’expertise du CEA dans le domaine des batteries Lithium-ion. Notre ambition est d’accélérer la conception et la fabrication, et d’accéder à une compréhension fine des technologies de cellules les plus avancées en partageant notre expertise, nos compétences et savoir-faire et notre vision ».

Espérons que cette synergie avec le CEA profitera à Stellantis pour lui permettre de rester dans la course et de répondre aux exigences du marché. Pour le moment, on ne va pas se le cacher : ce n'est pas gagné d'avance. Toutefois, un tel projet ne peut pas faire de mal au groupe.