General Motors (GM) abandonne sa marque de batteries Ultium, officiellement présentées en 2020. L'entreprise souhaite diversifier ses technologies de batteries qui équiperont ses futurs véhicules électriques.
Le géant de Detroit opère un virage serré dans sa stratégie d'électrification. General Motors (GM), quelques mois après avoir réduit ses investissements dans les véhicules autonomes, vient d'annoncer l'abandon de sa marque de batteries Ultium, pilier de sa vision de l'électrique depuis quatre ans, pour embrasser une approche plurielle. La décision a été annoncée le 8 octobre lors d'une réunion avec les investisseurs du groupe.
Pour rappel, les batteries Ultium étaient fabriquées à partir de nickel, de cobalt, de manganèse et de l'aluminium (NCMA). Une de leurs caractéristiques les plus notables était leur flexibilité de conception : leurs cellules pouvaient être disposées à la fois horizontalement ou verticalement dans les modules, offrant une modularité qui permettait à GM de les intégrer dans des véhicules de différentes tailles et types, allant des voitures compactes aux grands camions électriques. Quelles sont donc les raisons précises de cet abandon ?
GM repense sa stratégie énergétique
Kurt Kelty, vice-président de GM en charge des batteries et ancien cadre de Tesla, a levé le voile sur les nouveaux plans du constructeur. L'adoption de la technologie lithium-fer-phosphate (LFP), utilisée aussi par CATL, figure au cœur de cette nouvelle stratégie. L'idée est de réduire le coût à l'achat de ses véhicules, une économie pour les acheteurs qui pourrait dès lors atteindre « jusqu'à 6 000 dollars ».
GM n'est pas la seule entreprise à s'être tournée vers la techno LFP ; d'autres concurrents ont déjà entamé ce virage : Tesla ou Ford par exemple. Moins complexes, moins coûteuses à produire, se distinguent par l'absence de cobalt dans leur composition. Ce métal rare, cher et très controversé est même surnommé « le diamant de sang des batteries », une expression faisant référence aux scandaleuses conditions d'extraction du cobalt. Particulièrement en République Démocratique du Congo, où une grande partie de la production mondiale a lieu. C'est pourquoi bon nombre de constructeurs se détourne progressivement des batteries NMCA, même si les Ultium de GM étaient relativement économes en cobalt.
La nouvelle équation électrique de GM : moins de cobalt, plus d'autonomie
Pour concrétiser ses ambitions, GM prévoit l'ouverture d'un centre de développement de cellules de batteries en 2027 à Warren, dans le Michigan. Cette initiative vise à rivaliser avec les fabricants chinois, qui dominent largement la chaîne d'approvisionnement mondiale avec des entreprises comme BYD ou CATL.
Pour autant, GM ne fera pas table rase du passé. Le groupe compte bien poursuivre sa collaboration avec LG pour la production de batteries et s'associe désormais à Samsung SDI (filiale spécialisée dans la production de batteries) pour construire d'une nouvelle usine de batteries pour VE dans l'Indiana. Le projet représente un investissement total de 3,5 milliards de dollars.
Kelty a annoncé en parallèle une baisse moyenne du coût des batteries à 60 dollars par kWh entre 2023 et 2024, avec une réduction supplémentaire de 30 dollars prévue en 2025. Une baisse justement permise par l'usage de la technologie LFP. Selon les dires du vice-président du groupe, l'autonomie de ces nouvelles batteries sera de « plus de 563 km ». Ces dernières seront tout de même intégrées dans les châssis conçus initialement pour les batteries Ultium, permettant à GM de réduire les coûts de production tout en conservant une compatibilité avec ses plateformes existantes.
Source : The Verge