Stellantis s'est enfin engagé à indemniser tous les automobilistes européens touchés par les défaillances des réservoirs AdBlue. Une victoire pour l'UFC-Que Choisir qui se battait depuis 18 mois avec le groupe pour une égalité de traitement entre les consommateurs.
Le scandale de l'AdBlue a-t-il enfin trouvé son épilogue ? Après de longs mois de bataille menée par l'association UFC-Que Choisir, le constructeur automobile Stellantis vient d'annoncer qu'il étendra à l'ensemble des automobilistes européens, parmi lesquels les Français, les mesures d'indemnisation initialement accordées aux seuls Italiens. Une décision qui concerne des milliers de propriétaires de véhicules diesel touchés par la cristallisation de l'AdBlue.
Un combat de longue haleine contre Stellantis qui aboutit enfin pour les « victimes » de l'AdBlue
L'histoire a commencé il y a plus d'un an et demi, lorsque l'UFC-Que Choisir avait décidé de porter l'affaire devant la DGCCRF (la Répression des Fraudes) et la Commission européenne. Forte de 7 000 plaintes reçues, l'association de consommateurs dénonce depuis une situation inacceptable : des milliers d'automobilistes sont contraints de débourser en moyenne 1 000 euros pour réparer leur réservoir d'AdBlue défectueux.
Oui, cette mobilisation a porté ses fruits puisqu'en octobre 2023, l'Italie a obtenu gain de cause auprès de Stellantis. Les propriétaires de Peugeot, Citroën et autres marques du groupe ont alors eu à approuver un programme d'indemnisation. Derrière cette victoire, il existait hélas une inégalité de traitement entre les consommateurs européens.
Mais c'est désormais du passé, puisque le 20 décembre 2024, Stellantis s'est officiellement engagé auprès de la Commission européenne à étendre ces mesures compensatoires à l'ensemble des automobilistes concernés. Une décision qui met fin à des mois d'attente et d'incertitude pour les propriétaires de véhicules touchés.
Des conditions d'indemnisation clairement définies
Le programme de remboursement du groupe automobile suit une logique dégressive selon l'âge et le kilométrage du véhicule. Pour les voitures ayant moins de 5 ans depuis leur livraison et moins de 150 000 kilomètres au compteur, les réparations seront intégralement remboursées. Une excellente nouvelle pour les propriétaires récents.
Les véhicules plus anciens ne sont, rassurez-vous, pas oubliés. Jusqu'à 8 ans après la livraison, les propriétaires pourront bénéficier d'une prise en charge partielle, dont le montant diminuera en fonction du kilométrage, avec une limite fixée à 210 000 kilomètres. Un barème qui permet de couvrir une large partie du parc automobile concerné.
Cette victoire démontre en tout cas tout l'intérêt – et le succès – de la mobilisation collective à l'échelle européenne. Le dialogue entre l'UFC-Que Choisir, le Bureau européen des unions de consommateurs et la Commission européenne a permis d'obtenir une solution équitable pour tous les automobilistes touchés par ce dysfonctionnement technique qui n'aurait jamais dû exister. Il était temps.