Le géant NVIDIA s'est officiellement offert Run:ai, un acteur spécialisé dans l'intelligence artificielle, pour 700 millions de dollars. L'entreprise avait reçu le feu vert des autorités européennes.
NVIDIA, deuxième entreprise la plus valorisée au monde derrière Apple, peut célébrer ce lundi 30 décembre 2024 l'acquisition de la start-up israélienne Run:ai, qu'elle attendant depuis plusieurs mois. Cette dernière, qui œuvre dans l'orchestration des GPU pour l'IA, voit son logiciel passer en open source, dans la foulée de son rachat.
Run:ai vient renforcer l'arsenal IA de NVIDIA
Le rachat de Run:ai pour 700 millions de dollars vient considérablement renforcer la position de NVIDIA dans la gestion des infrastructures d'IA. Fondée en 2018, la start-up est devenue une référence dans l'orchestration des ressources GPU, permettant aux entreprises d'optimiser leur utilisation dans le cloud.
« Notre objectif a toujours été d'être une force motrice de la révolution de l'IA et d'aider les organisations à libérer tout le potentiel de leur infrastructure », expliquent Omri Geller et Ronen Dar, les fondateurs de Run:ai. Leur technologie permet notamment d'améliorer l'efficacité et la productivité des équipes IA.
Le passage en open source du logiciel, qui ne gérait jusqu'ici que les GPU NVIDIA, doit permettre son extension à l'ensemble de l'écosystème IA. Il est probable que cela ait été décidé en concertation avec la Commission européenne, qui avait fait état de préoccupations anti-concurrentielles à l'origine, dans la mesure où NVIDIA domine déjà largement le marché des puces IA.
NVIDIA, dans les pas de Microsoft ?
L'acquisition de Run:ai intervient donc dans un contexte où NVIDIA, qui ne se contente plus d'être un simple fabricant de puces graphiques, veut s'imposer sur le secteur de l'intelligence artificielle. L'entreprise développe désormais activement son offre logicielle pour proposer un écosystème complet dédié à l'IA.
Les deux entreprises collaboraient déjà depuis 2020 et partagent plusieurs clients communs. Et Run:ai n'entend pas renier ce qu'elle est. « Fidèles à notre philosophie de plate-forme ouverte, nous continuerons à donner aux équipes d'IA la liberté de choisir les outils, les plates-formes et les cadres qui répondent le mieux à leurs besoins », précisent ses fondateurs.
Cette approche n'est en tout cas pas sans rappeler celle de Microsoft lors du rachat d'Activision Blizzard pour 68,7 milliards de dollars. Après de longues discussions avec Bruxelles, l'ouverture des licences à d'autres plateformes avait permis d'apaiser les régulateurs. NVIDIA en a sûrement pris de la graine, pour renforcer sa position centrale dans l'écosystème XXL de l'IA. De quoi bien finir 2024.