Voilà une recommandation qui devrait ravir un certain nombre de barbus convaincus.
En octobre 2025, Windows 10 rejoindra officiellement la liste des systèmes d’exploitation obsolètes, exposant les machines. Plus de mises à jour, plus de patchs de sécurité – à moins de payer. Résultat : des millions de PC deviendront des cibles privilégiées pour les cybercriminels. Mais contrairement aux transitions passées, comme celle de Windows 7 ou 8 vers Windows 10, la migration vers Windows 11 s’avère bien plus complexe et restrictive. La faute à des exigences matérielles drastiques, qui laissent sur le carreau des millions d’utilisateurs et utilisatrices. Pour éviter ce qu’elle qualifie de « fiasco sécuritaire », la société ESET appelle à envisager, entre autres possibilités, de passer à Linux.
Windows 10 : une bombe à retardement pour 2025
Le constat est accablant. À quelques mois de la fin de vie de Windows 10, près de 63% des PC dans le monde tournent encore sur cette version de l’OS. En France, ce chiffre atteint à 61%, tandis qu’en Allemagne, il grimpe à 66%. D’après ESET, 32 millions d’ordinateurs outre-Rhin sont concernés par l’urgence de migrer vers Windows 11, qui n’est actuellement installé que sur 33% de machines (16,5 millions d’appareils).
C’est dans un billet de blog officiel que Thorsten Urbanski, expert en sécurité informatique chez ESET, tire la sonnette d’alarme : « il est minuit moins cinq pour éviter un fiasco sécuritaire en 2025. Nous conseillons vivement à tous les utilisateurs de ne pas attendre jusqu’en octobre, mais de passer immédiatement à Windows 11 ou de choisir un système d’exploitation alternatif si leur appareil ne peut pas être mis à jour vers la dernière version de Windows. Dans le cas contraire, les utilisateurs s’exposent à des risques de sécurité importants, les rendant vulnérables à des cyberattaques dangereuses et à des pertes de données. ».
Si les migrations d’OS ont toujours suscité des tensions, la situation actuelle est autrement préoccupante. Pour rappel, au moment de la sortie de Windows 10 en 2015, Microsoft avait tout fait pour faciliter le processus de mise à niveau : update gratuite pendant un an, spécifications techniques acceptables, délais de transition plus longs. En un an seulement, Windows 10 dominait déjà les PC en France, et, en deux ans et demi, il devenait la norme mondiale. Fin 2019, à quelques semaines de la fin de prise en charge de Windows 7, plus de 65% des ordinateurs l’avaient adopté.
En comparaison, après trois ans d’existence, Windows 11 n’est toujours pas majoritaire. Pire, les statistiques récentes tendent à démontrer qu’une partie des utilisateurs et utilisatrices finissent même par s’en détourner au profit de… Windows 10. En cause : des exigences matérielles trop contraignantes, imposant souvent de changer de machines alors même qu’elles fonctionnent encore parfaitement, couplées à une stratégie très agressive menée de front par Redmond, qui semble davantage braquer les internautes que les convaincre du bien-fondé de la migration.
Aujourd’hui, seuls 34% des PC dans le monde accueillent Windows 11. Pour Urbanski, « la situation actuelle est extrêmement dangereuse. Les cybercriminels connaissent très bien ces chiffres et n’attendent que le jour où le support prendra fin. ».
Quand payer pour rester sur Windows 10 n’est plus une option
Car il est un problème latent que les solutions alternatives proposées par Microsoft ne résoudront probablement pas. Redmond a en effet convenu d’une extension de support payante pour les utilisateurs et utilisatrices choisissant de rester sur Windows 10, leur permettant de continuer à bénéficier de patchs de sécurité.
Mais l’option reste facultative, et surtout onéreuse. Fixé à 30 dollars pour les particuliers pour un an de mises à jour, le tarif explose pour les entreprises qui paieront 61 dollars la première année, 122 dollars la deuxième et 244 dollars la troisième. En clair, tout porte à craindre que de nombreux internautes préfèreront faire l’impasse sur les mises à jour de sécurité plutôt que de mettre la main au portefeuille.
Pour ESET, il est plus que temps d’envisager d’autres perspectives. Si la meilleure chose à faire reste évidemment de passer à Windows 11, les particuliers et entreprises qui ne peuvent se permettre de renouveler leur matériel informatique sont invités à changer de système d’exploitation, et à opter pour une distribution Linux.
En marge de ces recommandations principales, l’entreprise a aussi rappelé qu’il était nécessaire de déployer toutes les mises à jour système, logicielles et micrologicielles lorsqu’elles étaient disponibles, d’utiliser une solution antivirus adaptée quel que soit le système d’exploitation installé, de limiter les droits admin au strict nécessaire et d’effectuer des sauvegardes régulières en cas de cyberattaques ou de pannes.
Sources : ESET, StatCounter
30 décembre 2024 à 09h35