Le fiasco de novembre 2023 autour de l’éviction surprise de Sam Altman, P.-D.G. d’OpenAI, n’a pas fini de faire parler de lui. Un peu plus d'un an après, lors d’une interview très attendue, le dirigeant livre enfin le fond de sa pensée sur ses détracteurs.
Souvenons-nous : les semaines qui ont suivi le licenciement éclair de Sam Altman ont été riches en rebondissements. Le conseil d’administration l’avait mis à la porte sans ménagement, avant de faire volte-face sous la pression d’employés menaçant de claquer la porte. L’histoire a failli virer au feuilleton, avec d’anciens collaborateurs tentant de le remplacer au pied levé.
Un ultimatum inattendu
Curieusement, la majorité des cadres clés qui ont orchestré son départ ont fini par quitter leurs fonctions. Aujourd’hui, Altman est revenu aux commandes et semble plus déterminé que jamais à donner un nouveau souffle à OpenAI.
Après avoir été brusquement éjecté, Sam Altman avait posé une condition claire pour revenir : un remaniement en profondeur de la direction. Selon lui, l’ancien conseil d’administration avait « manqué de transparence » et, plus grave encore, placé l’entreprise dans une situation délicate qu’il se disait prêt à « nettoyer ». Loin de se laisser abattre par cette tempête, il a exigé la démission des principaux instigateurs de son éviction avant d’envisager de reprendre son poste. Son exigence a porté ses fruits : quelques jours plus tard, l’ensemble de l’ancienne garde quittait effectivement le navire.
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Lors de l’interview, Sam Altman n’a pas mâché ses mots. Aux questions sur la manière dont il avait vécu son éviction, il a répondu abruptement qu’il avait dû « gérer le chaos » laissé par un groupe de dirigeants déterminés à ralentir la croissance d’OpenAI. Il n’a pas hésité à parler de « vraie tromperie » en évoquant la nomination éclair d’un remplaçant au poste de P.-D.G., juste après son renvoi. Certains disent qu’il s’agissait d’un plan visant à neutraliser Altman pour de bon. Il n’en reste pas moins qu’il est désormais bel et bien installé dans le fauteuil de P.-D.G., plus confiant que jamais.
Un projet à 42 dollars ?
Parmi les souvenirs piquants qu’il évoque aujourd’hui, Altman se rappelle des idées tarifaires un brin excentriques autour de ChatGPT. Il admet que l’entreprise a un temps envisagé de facturer l’abonnement mensuel à 42 dollars, abordant l’impact financier colossal lié à la maintenance de modèles de langage à grande échelle.
Cette anecdote reste révélatrice de la volonté d’OpenAI de tester des pistes parfois provoquantes, quitte à surprendre ses utilisateurs. La dernière action de cet acabit ? Un abonnement à 200 dollars. Avec le succès phénoménal de ChatGPT, ces choix stratégiques oscillent souvent entre rentabilité et volonté de démocratisation de l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, Sam Altman confirme qu’OpenAI va poursuivre sa diversification, notamment en matière de conception de puces d’IA. Selon lui, l’entreprise n’hésitera plus à prendre des risques pour rester leader dans un secteur où la concurrence s’intensifie.
Il reste toutefois conscient des leçons à tirer de la crise interne de novembre 2023. Sa priorité va désormais à la consolidation d’une gouvernance plus stable et mieux encadrée, loin des luttes d’égos et des ruptures de confiance. En dépit des secousses, OpenAI avance à pas de géant et ChatGPT continue d’évoluer. Le P.-D.G. insiste sur la nécessité de protéger l’innovation sans compromettre la sécurité. Son discours ne cache pas un certain agacement envers les anciens administrateurs, mais il se veut confiant pour la suite.
Source : Tech Crunch
