Voici venir un nouveau chapitre passionnant dans la course à la puissance sur plateformes Arm : NVIDIA et MediaTek allient leurs forces pour proposer un superchip qui pourrait bien damer le pion à la concurrence. Et ce n'est pas qu'une simple annonce sur le papier : les deux partenaires promettent un vrai tournant pour l'informatique personnelle et l'IA, avec la mise sur le marché d'une machine capable d'atteindre le pétaflops de performance.

Un premier aperçu de Project Digits © NVIDIA
Un premier aperçu de Project Digits © NVIDIA

NVIDIA souhaite depuis quelque temps déjà rendre l'intelligence artificielle de plus en plus accessible, et cette collaboration avec MediaTek confirme cette ambition. En unissant leurs spécialités (GPU haut de gamme pour NVIDIA, efficacité et flexibilité Arm pour MediaTek), ils entendent proposer une alternative de poids face au dernier Snapdragon X Elite de Qualcomm.

Mais que cache réellement cette alliance ? En quoi son « superchip » GB10, au cœur du projet, pourrait-il changer la donne pour les développeurs, les data scientists ou même les simples curieux ?

Une architecture pensée pour les grands modèles

Pour comprendre l'intérêt de ce nouveau projet, rappelons qu'il s'agit d'une architecture dite « Grace Blackwell », qui embarque jusqu'à 20 cœurs CPU reposant sur l'architecture Arm et un GPU maison dernier cri équipé de cœurs Tensor de 5e génération. Autrement dit, le système prend en charge des modèles d'IA volumineux, allant potentiellement jusqu'à 200 milliards de paramètres sur une seule unité. C'est un pas de géant pour ceux qui souhaitent développer ou ajuster des modèles de langage de type LLM (Large Language Model) sans devoir louer des fermes de serveurs.

Le résultat ? Un boîtier qui s'apparente à un mini-ordinateur, que l'on peut malgré tout brancher sur une prise standard sans exiger de système de refroidissement monstrueux. Lors de ses présentations officielles, NVIDIA a insisté sur le fait que l'on peut atteindre jusqu'à 1 pétaflops de puissance avec cette configuration. Cela n'empêche pas la plateforme de monter en gamme pour des calculs plus exigeants, offrant ainsi un large éventail de cas d'utilisation.

Si NVIDIA maîtrise déjà le domaine des GPU et du calcul accéléré, MediaTek apporte ici son savoir-faire dans la conception de puces Arm à la consommation électrique réduite. On parle de 20 cœurs Arm pour la partie CPU, le tout relié à la puce graphique grâce à une interface à très haut débit. Résultat : une latence de communication nettement réduite et une consommation maîtrisée sur un seul et même SoC (« system on a chip »). Cette approche unifiée favorise la cohérence de la mémoire et évite d'avoir à multiplier les modules de stockage, puisque chaque station de travail peut embarquer jusqu'à 128 Go de mémoire et plusieurs téraoctets de stockage NVMe.

Une collaboration stratégique avec MediaTek

Avec un tel partenariat, l'objectif est clair : offrir une réponse compétitive face à l'offre de Qualcomm, tout en profitant de l'expertise de MediaTek dans la miniaturisation. Ces choix profitent autant aux professionnels de l'IA qu'aux petites structures ou même aux universités, intéressées par un outil de recherche portable et évolutif sans exploser leur budget.

L'extension du système ne s'arrête pas là. NVIDIA permet, grâce à sa technologie ConnectX, de relier deux unités DIGITS pour atteindre la bagatelle de 405 milliards de paramètres sur un même cluster. C'est un peu comme disposer d'un mini-data center sur son bureau, capable de passer rapidement de la phase de prototypage local à un déploiement plus conséquent dans le cloud, si besoin.

En définitive, NVIDIA et MediaTek affichent une volonté commune : allier puissance brute et efficacité énergétique, en mettant l'IA à disposition d'un large éventail d'utilisateurs. Cette alternative arrive donc à point nommé pour défier le Snapdragon X Elite. Reste à voir si le prix et la disponibilité finale séduiront véritablement les passionnés et les professionnels, mais le simple fait de proposer un superordinateur IA de bureau est déjà en soi un signe fort de la vitalité du marché des puces Arm. L'avenir s'annonce prometteur pour tous ceux qui cherchent à dompter l'intelligence artificielle sans se ruiner en moyens logistiques.

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