Amazon a, elle aussi, l'ambition de tirer profit de l'intelligence artificielle (IA) générative. L'un de ses projets phares : décupler les capacités d'Alexa grâce à la technologie. Un projet qui s'avère beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, admet un dirigeant du géant de l'e-commerce.
Les mastodontes de la tech s'empressent d'intégrer l'IA dans leurs produits depuis l'avènement de ChatGPT. Et si Amazon n'est pas l'entreprise à laquelle on pense de prime abord en évoquant ce sujet, elle multiplie également ses efforts, peut-être plus discrètement que ses pairs.
Grâce à l'IA générative, Alexa pourrait ainsi se muer en agent, en mesure d'adapter ses actions aux habitudes des utilisateurs. Par exemple, l'assistant pourra vous suggérer où aller dîner, ou encore ajuster les lumières dans votre domicile en fonction de votre cycle du sommeil. Il pourra également entretenir des conversations ultra fluides sur des tas de sujets.
Les fameuses hallucinations des IA
Le potentiel est énorme sur le papier, mais la mise en œuvre d'une telle technologie est un véritable parcours du combattant. Premièrement, en raison des problèmes d'hallucinations que rencontrent les modèles ; l'IA génère de fausses informations qu'elle prétend être vraies. Les risques concernant la désinformation sont immenses et, compte tenu de l'adoption massive d'Alexa, « les hallucinations doivent être proches de zéro », indique Rohit Prasad, responsable de l'équipe d'intelligence artificielle générale (AGI) d'Amazon, au Financial Times.
Par ailleurs, le système original d'Alexa n'a pas été conçu pour l'IA générative moderne. L'ancien code et les algorithmes simples utilisés pendant des années compliquent l'intégration, d'autant plus que le dispositif doit traiter des milliards de requêtes hebdomadaires.
Alexa doit garder sa personnalité familière
De même, Amazon souhaite maintenir la personnalité familière d'Alexa tout en ajoutant ces nouvelles capacités. L'objectif est que l'assistant garde sa facilité d'utilisation tout en devenant plus sophistiqué. La compatibilité avec les appareils domotiques existants doit par ailleurs être maintenue, mais l'équilibre entre fonctionnalités basiques et avancées est délicat.
« Nous sous-estimons parfois le nombre de services intégrés à Alexa, et il s'agit d'un nombre considérable. […] Lorsque vous essayez de réaliser des actions fiables à grande vitesse, vous devez être en mesure de le faire de manière très rentable », étaye Rohit Prasad. Dans ce contexte, il n'est pas exclu que les fonctionnalités d'IA d'Alexa requièrent un paiement supplémentaire.
Les efforts d'Amazon reflètent l'attrait des concepteurs d'assistants vocaux pour l'IA générative. Car de son côté, Apple s'apprête aussi à métamorphoser Siri grâce à la technologie.
27 mars 2024 à 20h50
Sources : Financial Times, Android Authority
