Le gouvernement américain interdit la vente de véhicules connectés qui intègrent des technologies chinoises ou russes sur son territoire. Cette mesure, qui prendra effet entre 2027 et 2030, touche non seulement les constructeurs chinois, mais aussi les fabricants occidentaux produisant en Chine, comme Tesla, GM ou Ford.
L'administration américaine a décidé de sanctuariser son marché automobile. Le département du Commerce vient d'annoncer l'interdiction des véhicules connectés qui contiennent des composants ou logiciels chinois et russes à l'issue d'une enquête publique lancée en septembre dernier.
Pas mauvais bougre pour autant, le gouvernement a décidé que la mise en application de cette nouvelle donne se fera graduellement : 2027 pour les logiciels et 2030 pour les équipements. Un renvoi d'ascenseur après que la Chine a ouvert les hostilités en annonçant de nouvelles restrictions sur les composants des batteries ?
La cybersécurité au cœur des préoccupations américaines
Selon Gina Raimondo, secrétaire au Commerce sortante : « Les voitures ne sont plus simplement de l'acier sur roues, ce sont des ordinateurs. Elles ont des caméras, des micros, des dispositifs GPS et d'autres technologies connectées à Internet ». Ces systèmes connectés représentent des points d'entrée potentiels pour la collecte de données sensibles. Le département du Commerce a donc établi de nouvelles règles pour protéger la vie privée des citoyens américains et la sécurité nationale. L'objectif : empêcher l'accès aux informations sensibles par des « adversaires » via ces technologies embarquées.
L'émergence des systèmes d'aide à la conduite et de conduite autonome augmente les risques d'interventions extérieures non désirées sur les véhicules en circulation. Les constructeurs devront désormais se passer de tout équipement ou logiciel provenant de fournisseurs « ayant un lien suffisant avec la Chine ou la Russie ». Cette mesure complète une décision précédente : depuis le 27 septembre, les voitures électriques importées de Chine sont taxées à 100 %, rapportent nos confrères du Figaro. Les USA sont bien plus sévères que l'Europe, qui ne portent cette taxe qu'à « seulement » 38,1 % maximum.
Un impact considérable sur l'industrie automobile mondiale
Toutefois, cette guerre économique sur fond de géopolitique pourrait provoquer des victimes collatérales. En effet, il se trouve que cette nouvelle réglementation bouleverse l'ensemble du secteur automobile.
Si aucune voiture connectée chinoise n'est actuellement commercialisée aux États-Unis, plusieurs constructeurs occidentaux sont directement concernés. Volvo, contrôlé par le groupe chinois Geely, Polestar, Buick (General Motors) et Lincoln (Ford) vendent des véhicules fabriqués en Chine sur le marché américain. Tesla produit également des voitures électriques en Chine pour l'exportation.
Les constructeurs devront réorganiser leurs chaînes d'approvisionnement pour se conformer à ces nouvelles exigences. Seul le constructeur chinois BYD, qui vend des autobus en Californie, n'est pas touché par cette mesure qui ne concerne que les véhicules particuliers.
En effet, le département du Commerce reconnaît vraisemblablement la complexité de la chaîne d'approvisionnement pour les bus et les camions, et prévoit donc des règles spécifiques pour ces véhicules.
Source : Le Figaro