Un 4x4 électrique Lynk & Co à Strasbourg © Hadrian / Shutterstock.com
Un 4x4 électrique Lynk & Co à Strasbourg © Hadrian / Shutterstock.com

La Commission européenne enquête sur plusieurs constructeurs chinois de voitures électriques, à qui elle pourrait imposer des droits de douane punitifs, pour protéger les marques du Vieux continent.

Les constructeurs automobiles chinois BYD, Geely et SAIC sont dans le viseur des enquêteurs de l'Union européenne. La Commission s'apprête à en effet à inspecter les trois entreprises de l'empire du Milieu, pour déterminer la nécessité ou non de leur imposer des droits de douane punitifs, pour protéger les constructeurs européens de voitures électriques, ce qui ne va pas manquer d'intensifier les tensions entre Pékin et l'UE.

Les marques chinoises vendues en France visées, mais pas les marques européennes ou américaines fabriquées en Chine

Des sources rassemblées par nos confrères de Reuters indiquent que les inspecteurs de la Commission européenne entameront des vérifications sur place chez BYD, Geely et SAIC dans les semaines à venir. Ces trois entreprises vendent des véhicules en France : BYD sous sa propre marque, Geely sous marque Lynk & Co ou encore Volvo, et SAIC sous marque MG Motor.

En ce qui concerne les marques non chinoises produites en Chine, on pense notamment à Tesla, Renault et BMW, elles ne sont pas incluses dans l'enquête que Bruxelles est en train de mener.

Cette dernière, officiellement lancée en octobre dernier pour une durée de 13 mois, a pour but de déterminer si les véhicules électriques moins chers fabriqués en Chine bénéficient indûment des subventions de l'État. Rappelons que la France a déjà modifié son bonus écologique pour pousser les consommateurs à se tourner vers des entreprises françaises ou européennes. Du côté de Pékin, on dénonce une enquête protectionniste.

Un véhicule électrique BYD, ici à Singapour © Dr David Sing / Shutterstock.com
Un véhicule électrique BYD, ici à Singapour © Dr David Sing / Shutterstock.com

La Chine et l'Union européenne enquête chacune l'une sur l'autre

La Commission européenne, BYD, SAIC et le ministère chinois du Commerce n'ont pas encore fait de commentaire sur l'enquête à proprement parler. En revanche, si elle a refusé de réagir directement, Geely réaffirme toute de même son respect des lois et son soutien à une concurrence équitable. En attendant, les inspecteurs de l'UE sont déjà en Chine, et prévoit des visites chez les trois constructeurs ce mois-ci et le mois prochain.

Pas plus tard que la semaine dernière, la Chine a ouvert une enquête du même type, dite d'« antidumping », sur le cognac importé de l'Union européenne, justement en réaction à l'enquête sur les véhicules électriques. Aujourd'hui, la part des véhicules électriques fabriqués en Chine pour le marché de l'UE atteint 8 %, et elle pourrait grimper à 15 % d'ici 2025, avec des prix toujours moins élevés (-20 % environ) que les modèles européens.

Les constructeurs chinois, parmi lesquels BYD, Nio et Xpeng, intensifient leurs efforts pour conquérir le marché européen face à la concurrence intérieure et au ralentissement de la croissance. L'automobile est un défi supplémentaire pour les relations sino-européennes déjà affectées par des enjeux géopolitiques et la volonté de l'UE de diversifier ses partenaires commerciaux.

Source : Reuters