L'introduction du nouveau calcul du bonus écologique 2024 pour l'achat d'un véhicule électrique neuf approche à grands pas pour les Français. Celui-ci pourrait bien mettre à mal l'expansion galopante de la présence des véhicules chinois sur notre territoire.
Le calcul du bonus écologique est attendu pour le mois de janvier prochain. Comme nous l'avions décrypté, celui-ci change radicalement de méthodologie et ne se contentera plus des émissions directes de gaz à effet de serre par le véhicule en utilisation. Il englobera également son empreinte environnementale globale, depuis la production jusqu'à sa fin de vie. Ce revirement risque de mettre des bâtons dans les roues de la concurrence chinoise, et la dynamique du marché automobile électrique sera certainement un peu bousculée par ce changement.
Un nouveau calcul, pour une vision élargie
L'ancien bonus écologique, créé en 2008, était clairement insuffisant pour prendre en compte toutes les nouvelles données que nous connaissons actuellement sur l'impact environnemental d'une voiture électrique. Certes, pas de combustion interne, de pot d'échappement qui tousse ou de microparticules, mais leur bilan carbone est loin de la neutralité. Leur fabrication est même plutôt délétère d'un point de vue humain et écologique.
Les nouveaux paramètres considérés dans le calcul du bonus 2024 sont nombreux : matériaux utilisés, impact des différentes étapes de l'assemblage, provenance des batteries et acheminement du véhicule jusqu'aux lieux de vente. Pour que les acheteurs puissent bénéficier du bonus à l'achat, les constructeurs devront respecter 60 des 80 critères exigés dans la nouvelle méthode de calcul. C'est l'Ademe (l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) qui sera garante de cette méthodologie rigoureuse et qui examinera les véhicules vendus en France.
Les conséquences pour les constructeurs chinois
Aucun communiqué officiel ne fait évidemment état d'une volonté de ralentir l'industrie automobile chinoise par l'instauration de ce nouveau bonus. En effet, d'autres constructeurs européens fabriquent également leurs véhicules en Chine. Difficile d'imaginer cependant que certaines marques chinoises ne soient pas lourdement pénalisées. Avec des batteries fabriquées sur place et des véhicules qui auront parcouru des milliers de kilomètres avant d'arriver chez les concessionnaires de l'Hexagone, obtenir un bon score écologique sera certainement très complexe. De quoi faire fortement baisser leur attractivité par rapport aux grandes marques européennes.
Bruno Lemaire, ministre de l'Économie, a bien insisté sur le fait que l'État cessera de subventionner les voitures électriques étiquetées d'une mauvaise empreinte carbone. Cette réforme vise un objectif clair : encourager les constructeurs à relocaliser la fabrication des véhicules en Europe. Cela vaut aussi pour les marques chinoises. Reste à voir si les autres pays du continent suivront la même voie.
Source : Le Figaro