Lors d'un rassemblement, Donald Trump a indiqué vouloir faire de TikTok une coentreprise américaine, détenue à 50% par le gouvernement. Cette mesure pourrait se heurter à de nombreux problèmes législatifs.
À peine 24 heures après l'arrêt de ses services, TikTok est de retour aux États-Unis. Les jeunes et les moins jeunes américains ont retrouvé ce dimanche 19 janvier l'accès à leur réseau social, après une suspension des services décidée par le réseau social pour respecter une nouvelle loi rédigée par l'administration Biden. Ce rapide retour aux affaires est à mettre au crédit des paroles rassurantes de Donald Trump, le futur président américain qui retrouvera son bureau à la Maison-Blanche ce lundi 20 janvier, et l'homme a visiblement quelques idées pour garantir à TikTok une présence pérenne sur le sol américain.
Trump souhaite que les États-Unis détiennent TikTok à hauteur de 50 %
Lors d'un meeting organisé ce dimanche 19 janvier à l'occasion de son investiture, et baptisé « Make America Great Again Victory Rally », Donald Trump est revenu sur l'affaire et a présenté son plan pour « sauver TikTok ». Après l'avoir fermement combattu, Trump s'est rallié à la cause de TikTok, un réseau social qui lui aurait permis de toucher un électorat plus jeune. Il a d'ailleurs remercié un certain « TikTok Jack », un collaborateur de 21 ans qui a géré sa campagne sur la plateforme.
Le futur président des États-Unis souhaite désormais que le réseau social préféré des ados ne devienne une coentreprise américaine, détenue à 50 % par le gouvernement.
« J’ai donc dit très simplement, une coentreprise. Donc, si TikTok ne vaut rien, zéro sans une approbation, vous savez que vous n’approuvez pas, ils sont en faillite, ils ne valent rien. Si vous approuvez, ils valent environ mille milliards de dollars, ils valent un chiffre fou. J'ai donc dit, je vais approuver, mais laissez-les États-Unis d'Amérique posséder 50 % de TikTok. J'approuve au nom des États-Unis », a-t-il ainsi déclaré devant une foule de supporters.
Il ajoute : « Ils auront donc un partenaire, les États-Unis, et ils auront beaucoup d'investisseurs, et les États-Unis feront ce que nous appelons une coentreprise. Et il n'y a aucun risque, nous n'apportons pas d'argent ».
Une telle décision aurait des conséquences majeures en termes de modération
Sur le papier, cette idée s'annonce risquée d'un point de vue législatif. Cette mesure, si elle était appliquée, ne permettrait pas aux fournisseurs de services de TikTok comme Apple et Google qui distribuent l'application, mais aussi Oracle dont les serveurs sont utilisés par ByteDance pour héberger les données, à éviter les amendes prévues par la nouvelle loi adoptée par le Parlement.
De plus, cette coentreprise ne permettrait pas de modérer les contenus présents sur le réseau social. En détenant la moitié de TikTok, chaque acte de modération serait déclaré anticonstitutionnel, le gouvernement américain étant interdit de porter atteinte à la liberté d'expression, comme le stipule le premier amendement de la Constitution. TikTok deviendrait ainsi une zone de non-droit aux États-Unis.
Dernier point : Donald Trump veut conserver TikTok sur le sol américain en raison des emplois créés dans le pays par ByteDance, un argument de choix auprès de son électorat.
Le président des États-Unis a promis régler la question TikTok dans les premiers jours de son mandat, reste à savoir la voie qu'il choisira pour permettre aux 170 millions d'Américains accros à TikTok de continuer à utiliser leur application.
Source : The Verge
