Avec son Piracy Shield lancé en 2023, l'autorité de régulation des télécoms italien dispose d'un outil pour bloquer à tout-va des centaines de sites de streaming illégal et d'IPTV. Si les plateformes légales, comme DAZN et Sky, s'en réjouissent et ne cessent de défendre le dispositif, celui-ci n'aurait toutefois aucun effet sur leurs audiences…
Avec le Piracy Shield, l'Italie s'est doté d'un puissant outil pour stopper les flux pirates, dont l'impact se répercute surtout sur les retransmissions sportives. Alors que ce bouclier ne cesse de défrayer la chronique depuis sa mise en place, une récente étude nous en apprend plus à propos de ses effets sur les audiences des plateformes légales.
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IPTV : un phénomène impossible à endiguer ?
Courant 2023, une nouvelle loi s'est frayé un chemin au sein des institutions italiennes. Cette loi 93/2023, déjà plusieurs amendées pour renforcer le dispositif, a débouché sur la création du Piracy Shield, un outil mis en place depuis février 2024 par l'AGCOM, l'équivalent de l'ARCOM chez nos voisins italiens. Après un an de fonctionnement, le bouclier anti-piratage italien a déjà essuyé plusieurs revers, comme nous l'avions déjà évoqué en octobre dernier dans un article retraçant son manque d'efficacité.
16 octobre 2024 à 18h15
Alors que le régulateur italien est même allé jusqu'à brandir la menace d'amendes automatisées pour les consommateurs d'IPTV, les attaques à l'encontre des utilisateurs se sont multipliés et, avec elles, un nombre croissant d'adresses IP et de noms de domaines bloqués.
Malgré tous ces efforts, le "phénomène" IPTV apparait comme très difficile à endiguer. Les audiences sur certains sites pirates ont certes été anéanties, mais le trafic pirate présumé se poursuit durant les matches de football notamment.
Piracy Shield : 1 an après, les premiers chiffres tombent
Douze mois après sa mise en place effective, le Piracy Shield a fait l'objet d'une nouvelle étude, cette fois-ci directement commandée par l'AGCOM. L'autorité a ainsi fait appel à Brian Turnbow de CDLAN, une entreprise basée sur le campus milanais de Caldera Park et qui a fait ses armes dans le secteur des infrastructures cloud,
L'homme a ainsi eu pour mission de comparer les audiences des plateformes légales, notamment de DAZN, pour savoir si la lutte contre le piratage a eu, ou non, des effets positifs sur les audiences des plateformes légales. Au grand dam de l'AGCOM, les conclusions rendues par Brian Turnbow n'ont pas permis de mettre en évidence un quelconque effet positif du Piracy Shield, au contraire.
04 novembre 2024 à 13h15
Il déclare : "Le nombre d’utilisateurs après le bouclier anti-piratage en 2024 est le même qu’en 2023… aucun gain. Le nombre d’heures regardées en 2024 est le même qu’en 2023, là encore, aucun gain. 2024 dans son ensemble est inférieur à 2022, lorsqu’il n’y avait pas de bouclier anti-piratage."
Pire, il met en lumière les lacunes du système : "après 12 mois, les données indiquent que les FAI ont supporté des coûts pour mettre en œuvre le service, aucun utilisateur ni aucune heure gagnée pour DAZN, et des prix plus élevés pour les utilisateurs finaux", écrit-il sur LinkedIn. L'abonnement à DAZN étant effectivement passé de 40,99 euros à 44,99 euros depuis.
Rappelons enfin que le Piracy Shield est sous le feu des critiques, et pas uniquement celles des consommateurs. Le dispositif italien est notamment accusé d'être à l'origine de dommages collatéraux, notamment en bloquant des services légitimes pour les utilisateurs. En un an, cela a été le cas pour des services de Cloudflare, Akamai, Zenlayer, OVH… sans oublier l'énorme bide lors du blocage "par erreur" de Google Drive.
Source : Torrent Freak