Fin d'une époque : Sony arrête la production des Blu-ray enregistrables et des MiniDisc

La faute aussi aux fabricants de PC qui pour se faire plus de marges n’ont jamais remplacé les graveurs DVD par des graveurs Blu-Ray dans leurs configs.
Les éditeurs aussi n’ont jamais pris la peine de sortir les jeux sur Blu-Ray sur PC alors que c’était sur Blu-Ray sur console du coup personne n’a eu besoin de copie de sauvegarde des jeux.

Je crois que depuis que les disques durs ont dépassé la capacité du To, les gens ont arrêté de graver pour stocker leurs fichiers. Les NAS commençaient aussi à faire parler d’eux pour les gros consommateurs de contenus, les marques et les modèles grand public se sont multipliés avec Synology comme leader. Les enregistrements numériques télévisuels ont commencé à se faire par les box internet pour remplacer le magnétoscope.

Pour le MiniDisc concurrent de la Digital Compact Casette (DCC) de Philips contemporains du LaserDisc pour les films, j’ai eu le lecteur portable MZ1 dès 1994 parce que j’étais audiophile mais la qualité n’atteignait quand même pas celle du CD parce qu’il y avait compression ATRAC avec perte. L’enregistrement par câble optique se faisait en même temps que l’on écoute (sur une platine avec sortie optique (haut de gamme à l’époque). Ensuite, on entendait un à peine perceptible souffle en fond mais il y était quand même. 1 an ou deux après, il y a eu le MP3 sur ordinateur qui a supplanté le MD. Il est plus pratique d’extraire les morceaux du CD tant qu’à faire. Je pensais que le MD aurait eu un avenir dans le stockage de données pour remplacer la disquette et autres lecteurs Iomega ZIP et similaires mais cela ne s’est pas fait ou peut-être pas pour le grand public. C’est pourquoi je suis étonné d’entendre que de grandes entreprises continuent d’utiliser la disquette pour des activités sensibles, comme l’armée et autres.

En tout cas c’était la voie ouverte à la HD qui s’est généralisée et qui a été massivement adoptée. Ce serait dommage pour les jeux consoles sur Blu-Ray. La fin de la magie ?

L’histoire commence avec l’écriture. Avant, on nomme cela la préhistoire. L’écriture, c’est simple, puissant, ça ne demande pas d’appareil ou d’électricité pour être lu. Il faut bien sûr connaitre la langue, mais de générations en générations, même des langues mortes très anciennes sont encore connues aujourd’hui. Nous avons des quantités astronomiques d’ouvrages témoignants de la vie passée, des arts, des sciences, de toutes les activités humaines depuis des millénaires. Quasiment tout ce que nous savons de notre passé vient des livres.

Or, avec l’accélération exponentielle des changements technologiques, on est en train d’emmagasiner et stocker tout et surtout n’importe quoi sur notre époque sur des supports volatiles, peu fiables dans le temps, et nécessitant des appareils de lecture qui changent de plus en plus vite.

A 55 ans, j’ai connu plus de 12 formats pour la capture des images animées, quasiment tous incompatibles entre eux : le 8mm/S8, le 16mm/S16, le 35mm/S35, l’U-Matic standard et ensuite SP, le BVU standard et ensuite SP, le Betacam, le Hi8, le Betacam SX, le Digital Betacam, le stockage numérique avec tous les formats qui se sont succédés et qui continuent à changer depuis 20 ans. Très vite aussi, on est passé du 4/3 au 17/9e au cinéma et 16/9e à la télévision, de dimensions SD à HD, Full HD et UHD pour la télévision qui ont suivi la 2K et 4K au cinéma. Tout change extrêmement vite.

Tout ce qu’on utilise aujourd’hui est dépendant de l’électronique, l’électricité, de machines, qui sont de plus en plus rapidement obsolètes. Pourra-t-on lire un DVD dans 50 ans ? Alors qu’on peut lire un livre écrit il y a 10 siècles, il semble bien difficile de s’imaginer pouvoir lire dans 1 siècle ce qu’on produit actuellement, en dehors des ouvrages papier.

Le progrès apporte un plus, une avancée. Est-ce une avancée de se dire que tout ce qu’on produit et stocke aujourd’hui ne sera probablement plus lisible dans 50 ans ?

d’accord avec toi… je pense que l’ADN pourrait être une solution!? https://www.youtube.com/watch?v=spnCsGX38_w&t=4s

Un article récent du Le Monde, publié le 3 septembre 2024, intitulé « Les atouts de l’ADN synthétique pour stocker les données numériques », explore les avantages de l’utilisation de l’ADN synthétique pour le stockage des données numériques. L’ADN, grâce à ses quatre nucléotides (A, T, C, G), permet de coder des informations binaires en séquences quaternaires, offrant une capacité de stockage extrêmement élevée dans un espace réduit. Cependant, cette technologie est actuellement freinée par des coûts élevés et des processus d’écriture et de lecture chronophages. Les chercheurs estiment que des systèmes compétitifs par rapport aux disques durs actuels pourraient être disponibles d’ici 2030-2035.

Le Monde.fr

Concernant la densité de stockage, l’ADN présente une capacité impressionnante. Un gramme d’ADN peut théoriquement contenir jusqu’à 215 pétaoctets de données, soit environ 215 000 téraoctets.

(Stockage de données numériques sur ADN — Wikipédia)

En termes de durabilité, l’ADN est extrêmement stable et peut conserver des informations pendant des milliers d’années si les conditions de conservation sont optimales, notamment en le protégeant de l’oxygène, de l’eau et de la lumière. Par exemple, l’encapsulation de l’ADN dans des capsules métalliques permet une conservation sur de très longues périodes.

Je ne suis pas convaincu que le physique disparaisse autant, la « mode » est cyclique et il suffit que quelques autres fabricants continuent (Verbatim par exemple).
Pour ce qui est du successeur au Blu-Ray, Sony n’est pas le seul à chercher à innover.

On oublie toujours les royalties demandées par Sony sur chacune de ses technos qu’il a été le seul à développer… Pourquoi le MiniDisc n’a pas vraiment pris ? Le prix des licences. Pourquoi le Blu-ray n’a pas décollé plus que ça ? Le prix des licences.

Et ces licences chères limitent l’expansion des catalogues de films et de jeux comme l’adoption des lecteurs et graveurs. Certes, bien souvent un film Blu-ray ne coûte pas tellement plus cher que le même en DVD mais ce n’est pas du tout la même chose pour un lecteur (pire encore pour un graveur). Les écarts entre un lecteur et/ou graveur DVD et un lecteur voire un graveur Blu-ray est assez énorme et ça n’a jamais varié. Sur PC, on trouve des graveurs DVD neufs entre 15 et 20 € là où il faut entre 80 et 150 € pour un graveur Blu-ray… Même si les fabricants de PCs ne les paient pas ces prix là, la différence reste et ça ne leur donne pas envie d’en mettre dans leurs configs (les marges finales, toussa).

Dans les cas du CD et du DVD, Sony a bien été impliqué dans leur développement mais n’était pas seul (avec Philips pour le CD ; avec Philips, Toshiba et Panasonic pour le DVD, sans oublier les industriels du secteur du cinéma et de la vidéo pour qui il était devenu important de remplacer la cassette vidéo) et ça a joué sur les prix des licences, donc sur la diffusion des supports (pré-enregistrés ou vierges), des lecteurs et des graveurs.

Plus anciennement, pourquoi le VHS de 1976 a gagné la guerre, en particulier face au Betamax de Sony (1975) pourtant techniquement supérieur ? Là encore, le prix des licences (en plus de la durée d’enregistrement des cassettes, au moins au début). JVC a été nettement moins gourmand et les catalogues ont assez vite fleuri chez tous les éditeurs, autant que les magnétoscopes chez les particuliers. Quant à Sony, le Betamax est devenu Betacam en 1982, support de montage professionnel par excellence durant de nombreuses années (et remplaçant idéal de la famille U-matic née en 1971)…

Sony a le même défaut qu’IBM, pour des raisons proches : la diffusion de masse de leurs matériels dans le grand public n’est pas leur choix principal (d’ailleurs, IBM ne s’y est pas attardé tant que ça et n’y est plus depuis des lustres). Ils restent très axés sur le matériel professionnel, bien plus lucratif. Ce qui ne les empêche pas de faire l’inverse avec leurs catalogues de musiques et de films. Mais c’est une autre profession.

Je te rejoins…

Parmi les nombreux exemples des supports technologiques devenus inexploitables on trouve les archives de la Stasi dont nombre de bandes magnétiques ont été retrouvées après la chute de l’Allemagne de l’Est mais pour lesquelles il n’y avait à ce moment là plus les lecteurs pour les lire et les exploiter, le matériel ayant été bien souvent ferraillé entre temps… Restaient les bonnes vieilles fiches cartonnées et autres dossiers papiers…

Sinon, pour tout type de support restent évidemment les enjeux de leur conservation… Et ce n’est jamais un mince défi : incendies, inondations, autres intempéries, animaux, moisissures et j’en passe comme, tout simplement, l’oubli de certains langages au fil du temps…

Je me suis souvent posé la question de ce que notre époque laissera aux archéologues dans les centaines, les milliers d’années à venir.

Et pourtant quelle bêtise; le jour où vous n’avez pas d’accès réseau ou que vous perdez votre compte distant vous êtes coincés.
Le support physique lui peut être transmis de la main à la main, avec une disponibilité immédiate.

Eh bien c’est pas demain qu’on verra des films en streaming à 96 MB/s comme sur les BRD-UHD…