À contre-courant des autres géants américains, Microsoft embrasse le phénomène DeepSeek et annonce l'intégration du modèle chinois dans plusieurs de ses services.
Avec son modèle R1, capable de raisonner et enregistrant des performances similaires à o1 d'OpenAI, DeepSeek a totalement redistribué les cartes dans le secteur de l'intelligence artificielle générative.
En effet, la start-up a entraîné son IA sur des puces NVIDIA moins puissantes que ses rivales américaines, pour un coût dérisoire comparé à ces dernières. De quoi bousculer l'ensemble de l'industrie et faire dégringoler les mastodontes en Bourse. Mais vraisemblablement, Microsoft y voit plutôt une opportunité.
DeepSeek dans Azure et les PC Copilot+
Dans un billet de blog, la firme de Redmond annonce l'arrivée du modèle R1 dans Azure AI Foundry, sa plateforme proposant plusieurs IA aux entreprises. Il va ainsi rejoindre GPT-4, Mistral AI, ou encore Llama 3 de Meta.
Le modèle faisant l'objet de critiques concernant la confidentialité des données, Microsoft assure que la version incorporée dans Azure a été « soumise à des évaluations rigoureuses de sécurité », y compris « des évaluations automatisées du comportement du modèle et des examens approfondis de la sécurité pour atténuer les risques potentiels ».
Ce n'est pas tout. Microsoft a également expliqué que le modèle de DeepSeek sera bientôt disponible sur les PC Copilot+, en commençant par les appareils Snapdragon X, puis les PC Intel Lunar Lake et AMD Ryzen AI 9. Ainsi, le modèle DeepSeek-R1-Distill-Qwen-1,5B arrivera « bientôt » sur Microsoft AI Tookit pour les développeurs, avec des variantes plus puissantes ensuite.
« Ces modèles optimisés permettent aux développeurs de créer et de déployer des applications alimentées par l'IA qui s'exécutent efficacement sur l'appareil, en tirant pleinement parti des puissantes NPU des PC Copilot+ », écrit Microsoft.
Vol de données chez OpenAI ?
Ces annonces peuvent soulever quelques questions. Même si la sécurité a visiblement été prise en compte, DeepSeek est accusée d'avoir volé des données d'OpenAI, premier partenaire de Microsoft, pour former son modèle.
De même, un test effectué par l'organisation NewsGuard, spécialisée dans la fiabilité de l'information, a révélé que R1 fournit des réponses inexactes ou des non-réponses dans 83 % des cas lorsqu'il est interrogé sur des sujets liés à l'actualité. L'IA refuse également de répondre aux questions liées à la Chine, en raison de la censure appliquée par le gouvernement dans l'Empire du Milieu.
30 décembre 2024 à 11h18
Sources : TechCrunch, Engadget, Microsoft