Le géant du réseau social a annoncé hier l'adoption d'une technologie de filtrage fournie par la société Gracenote qui lui permettra de vérifier que les contenus musicaux mis en ligne par les millions d'utilisateurs de son service n'enfreignent pas les lois sur la propriété intellectuelle.
Les morceaux envoyés par les internautes seront comparés à la base de données de Gracenote pour déterminer s'ils sont soumis au droit d'auteur, par l'intermédiaire d'une technologie baptisée MusicID capable d'analyser les schémas sonores récurrents, les formats et les informations accollées au fichier (les « tags »). MySpace, acquis par News Corporation en 2005, indique que ceux qui tentent à plusieurs reprises de mettre en ligne des titres dont ils ne détiennent pas les droits risquent de voir leur compte suspendu.
MySpace emboite le pas à YouTube, géant de la vidéo en ligne récemment racheté par Google pour 1,65 milliard de dollars, qui vient de nettoyer sa base de données de plusieurs dizaines de milliers de vidéos soumises au droit d'auteur. La notoriété de ces nouveaux géants du Web repose notamment sur la possibilité qu'ont les internautes de partager leurs contenus audio ou vidéo en ligne avec la communauté des utilisateurs.
Tous deux se sont attirés la vindicte des distributeurs de contenus, des chaînes de télévision aux maisons de disque, qui n'apprécient guère la diffusion gratuite de leurs productions sur ces nouveaux réseaux. En septembre, Universal avait ainsi qualifié MySpace et YouTube de « contrefacteurs » en les menaçant de poursuites si des efforts n'étaient pas accomplis.
Ces derniers doivent donc trouver des moyens de juguler la contrefaçon des oeuvres protégées afin d'éviter les poursuites, comme en témoigne le mouvement amorcé hier par MySpace. D'autres, comme YouTube ou Google, choisissent de diffuser des contenus protégés par le droit d'auteur en partageant leurs recettes publicitaires avec les ayants droit afin de conserver ce qui fait l'attrait de leurs services.
D'ici la fin de l'année, MySpace devrait proposer au téléchargement payant les oeuvres de quelque trois millions de groupes indépendants.