Les écrans OLED pourraient bientôt être plus performants, moins couteux et (probablement) moins sensibles au marquage. Des chercheurs britanniques ont mis au point une molécule qui améliore significativement l'efficacité des pixels bleus, tout en réduisant les coûts de fabrication.
![© Shutterstock / Titolino](http://pic.clubic.com/caa8dadb2277054/1200x800/smart/oled-organic-material.jpg)
Appréciée pour ses multiples atouts et sa capacité à produire de superbes images, la technologie OLED a malgré tout un point faible : son pixel bleu. En raison de sa longueur d'ondes plus courte, le pixel bleu subit une dégradation plus rapide que les pixels rouges et verts. Cette instabilité entraîne une perte progressive de luminosité, affectant l’équilibre des couleurs de l’écran au fil du temps, contribuant, in fine, au phénomène de burn-in.
Une solution innovante pour les émetteurs bleus
Pour pallier ce problème et améliorer l'OLED, les chercheurs explorent différentes solutions, avec des technologies dont nous évoquons régulièrement les développements. C'est le cas des émetteurs phosphorescents bleus, les fameux PhOLED, de la technologie TADF — Thermally Activated Delayed Fluorescence — de divers procédés de fabrication comme la technologie Max OLED, ou encore de l'Inkjet OLED.
On apprend dans la revue Nature qu'un nouveau matériau a été développé par des chercheurs issus des universités de Manchester et de Cambridge. Baptisé "NON", ce matériau s'appuie sur une molécule 1,3,5-oxadiazines dont la synthèse serait largement moins complexe que celle des matériaux actuellement utilisés dans l'industrie.
Plus stable, plus efficace et surtout beaucoup moins cher à produire que les solutions actuelles, il utilise une nouvelle structure chimique et fais la promesse de nombreux avantages : meilleure efficacité lumineuse, amélioration de la durée de vie du pixel bleu et coût de mise en œuvre environ 100 fois inférieur aux solutions actuelles.
Une avancée pour l'OLED fluorescent bleu
Les tests réalisés par le Groupe d’Optoélectronique de l’Université de Cambridge montrent que l’émetteur NON atteint jusqu'à 21 % d’EQE (External Quantum Efficiency), une performance significative pour un émetteur fluorescent optimisé. Pour rappel, l'EQE correspond au rapport entre le nombre de photons émis et le nombre d’électrons injectés, tandis que l’IQE (Internal Quantum Efficiency) mesure cette efficacité avant les pertes optiques.
Cette avancée pourrait représenter une percée majeure pour les OLED fluorescents bleus, et bénéficier aux émetteurs basés sur la technologie TADF, qui permettent de convertir les excitons triplets en excitons singulets, dépassant ainsi la limite théorique de 25 % d’IQE des émetteurs fluorescents classiques. L’association d’un émetteur TADF avec un matériau hôte optimisé comme le NON (testé avec l’émetteur CMA P170) pourrait améliorer significativement l'efficacité et la stabilité des pixels bleus, ouvrant la voie à des écrans plus lumineux, plus durables et plus économes en énergie.
Toutefois, bien que les premiers résultats soient prometteurs, des tests à grande échelle sur différents types d’émetteurs seront nécessaires pour confirmer l’impact de cette innovation sur la durabilité des écrans et sa capacité à réduire le phénomène de burn-in. Si ces avancées se confirment, elles pourraient conduire à une nouvelle génération de téléviseurs OLED plus performants et accessibles au grand public.