Timing parfait ! Alors que le Sommet sur l'IA venait tout juste de s'achever, un avocat a jeté un pavé dans la mare : et si Mistral AI ne respectait pas ses obligations en matière de confidentialité dans la gestion des données personnelles de ses utilisateurs ?
![Le Chat en sait-il trop sur vous ? © Mehaniq / Shutterstock](http://pic.clubic.com/3a054aad2241896/1200x800/smart/mistral-logo-2.jpg)
La start-up française Mistral AI se retrouve au centre d'une polémique liée à la gestion des données personnelles de ses utilisateurs. Accusée par un avocat d'exploiter ces données sans consentement explicite dans sa version gratuite, l'entreprise pourrait se voir mise en cause pour non-respect du RGPD.
Le Chat et la souris
Les pratiques de Mistral AI en matière de collecte de données sont-elles abusives ? C'est l'avis de Maitre Jérémy Roche : cet avocat a déposé une plainte devant la CNIL, avec un timing parfait ! La société fondée par Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix venaient, en effet, tout juste d'annoncer la construction de son premier data center, dans l'Essonne.
L'avocat pointe notamment l'absence d'une option d'opt-out pour les utilisateurs de la version gratuite de l'outil. En effet, les données collectées, comme les entrées et sorties générées par les utilisateurs, sont utilisées pour entraîner les modèles d'IA sans possibilité de refus de leur traitement. En revanche, les utilisateurs qui s'acquittent du plan "Pro" à 15 euros par mois pour Le Chat ne sont pas inquiétés sur ce point, puisqu'ils peuvent facilement désactiver l'utilisation de leurs données.
Si c'est gratuit… c'est vous le produit
Dans sa politique de confidentialité, Mistral AI justifie la collecte des informations personnelles par le besoin d'améliorer ses algorithmes. Pour les utilisateurs gratuits, l'entreprise impose une utilisation systématique des informations pour entraîner ses modèles, ce qui soulève des préoccupations quant à la transparence et au respect de la vie privée.
"Mistral AI conditionne l’exercice de ce droit à un abonnement payant (…) et il est absolument impossible pour un utilisateur de l’offre gratuite d’exercer son droit d’opt-out. Mistral AI segmente donc artificiellement ses offres commerciales sur ce point alors que l’ensemble de ces utilisateurs devraient, il me semble, pouvoir exercer leur droit d’opt-out."
Maître Jérémy Roche
L’avocat Maître Jérémy Roche considère que cette segmentation, imposant un paiement pour exercer certains droits fondamentaux, est contraire aux principes du RGPD. L'article 12 de ce règlement stipule qu'aucun paiement ne doit être exigé pour exercer des droits sur les données personnelles, un point essentiel, pourtant ignoré ici.
Source : L'informé