Le géant français de l'énergie, EDF, se positionne comme un acteur majeur de l'IA en France, en proposant des sites clés en main pour l'installation de data centers nouvelle génération, avec une électricité décarbonée et compétitive.

L'énergie nucléaire, un atout pour l'IA et les data centers installés en France © Jean-Marc Richard / Shutterstock
L'énergie nucléaire, un atout pour l'IA et les data centers installés en France © Jean-Marc Richard / Shutterstock

En réponse aux critiques de Donald Trump sur une France dépourvue de gaz et de pétrole, Emmanuel Macron a réagi avec humour à son homologue américain. « Plug, baby, plug » a-t-il lancé pendant son sommet sur l'intelligence artificielle, traduisez branche, bébé, branche. L'idée était de souligner que l'électricité française, issue du nucléaire et du renouvelable, est un atout pour l’IA et l’industrie.

Et alors que l'intelligence artificielle nécessite une consommation électrique toujours plus importante, EDF a dévoilé sa stratégie pour accueillir les data centers que la France espère. Le fournisseur d'énergie dispose d'atouts majeurs : des terrains disponibles, une électricité bas carbone et surtout des infrastructures déjà en place. C'est une vraie aubaine pour les géants de l'IA qui cherchent à s'implanter rapidement en Europe.

EDF, le partenaire idéal des data centers et de l'IA

La France s'impose comme une terre d'accueil privilégiée pour les data centers, et EDF entend bien en profiter. Avec ses 45 000 hectares de terrain, l'entreprise est aujourd'hui le troisième propriétaire foncier de France, derrière l'État et la SNCF. C'est simple, l'entreprise a tout pour séduire les géants de la tech en quête d'espaces pour leurs infrastructures.

L'électricité nucléaire française représente en plus un avantage compétitif majeur. Décarbonée à 95%, la production d'EDF augmente chaque année de 2% en moyenne. Une situation enviable, alors que d'autres pays européens, comme l'Irlande, peinent à répondre aux besoins énergétiques croissants des centres de données, et que les États-Unis envisagent même la construction de nouvelles centrales à gaz.

D'ailleurs, EDF a déjà identifié six sites stratégiques, répartis dans plusieurs régions clés : l'Île-de-France, Grand Est et Rhône-Alpes, mais aussi les Hauts-de-France et la région Sud. Les friches industrielles des trois premières citées totalisent 150 hectares. Et elles présentent un avantage décisif, puisqu'elles disposent déjà des transformateurs nécessaires et sont aussi raccordées au réseau électrique. Pour les centres de données, on est presque sur du « clé en main », comme nous l'explique Le Figaro.

Une stratégie gagnant-gagnant

Pour EDF, nous n'irons pas à dire que c'est le jackpot, mais l'accueil des data centers représente incontestablement une opportunité en or. L'entreprise prévoit de lancer un appel à manifestation d'intérêt auprès des opérateurs, avec à la clé des revenus diversifiés. En plus de la vente d'électricité, il y aura aussi ceux issus de la location des terrains. Les premiers chantiers pourraient démarrer dès fin 2026.

Les projections sont très ambitieuses. Rien que sur les sites d'EDF, les centres de données pourraient développer une capacité installée dépassant 2 GW, soit une consommation annuelle de plus de 17 TWh. Un chiffre qui pourrait même dépasser les 20 TWh initialement anticipés par le groupe pour l'ensemble des sites retenus par l'État.

Ces data centers présentent un avantage majeur pour EDF, car leur fonctionnement continu 24h/24 correspond parfaitement à la production « de base » des centrales nucléaires. Il y a tout de même un bémol : leur manque de flexibilité en cas de pics de consommation. Ce sera une question, c'est certain. Mais l'entreprise assure pouvoir gérer cette contrainte, tout en préservant l'approvisionnement de ses autres clients industriels.

Source : EDF