L'UFC-Que Choisir publie une enquête le 20 février 2025 sur la fiabilité des avis en ligne. 94 % des Français les consultent avant un achat, 70 % leur font confiance. L'association alerte sur les pratiques frauduleuses comme l'achat de faux avis et propose des conseils pour repérer les évaluations suspectes.
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Ils font partie de nos décisions d'achat lorsque nous sommes sur le point de valider nos paniers. Les avis en ligne ont fait l'objet d'une étude menée par l'UFC-Que Choisir sur leur fiabilité, publiée le 20 février 2025. Les résultats, basés sur les réponses de 4 895 personnes à un questionnaire diffusé en septembre 2024, ne laissent pas indifférent.
Ils montrent que 94 % des Français consultent les avis en ligne avant d'acheter un produit ou de choisir un service tandis que 70 % leur accordent leur confiance. Ces chiffres démontrent à quel point ces évaluations pèsent dans les choix des consommateurs.
Des avis «
fréquemment biaisés, manipulés ou supprimés » selon l'UFC-Que Choisir
L'enquête de l'association de consommateurs l'UFC-Que Choisir pointe plusieurs méthodes utilisées pour manipuler les avis en ligne. Parmi les personnes interrogées, 6 % ont déjà reçu une compensation en échange d'un avis positif. Certaines entreprises n'hésitent pas à offrir des bons d'achat allant jusqu'à 30 euros pour obtenir une évaluation 5 étoiles. D'autres proposent une entrée gratuite dans un restaurant ou des réductions sur des produits.
L'achat de faux avis est devenu monnaie courante et facilement accessible. L'UFC-Que Choisir a découvert qu'il est possible d'acheter des évaluations en quelques clics seulement, pour des sommes dérisoires. Un pack de cinq avis coûte en moyenne une dizaine d'euros, tandis que cent évaluations peuvent être obtenues pour 129 euros. Sur les réseaux sociaux, le prix d'un faux avis peut même descendre à 15 euros.
Ces pratiques illégales ne sont pas sans conséquences. Les consommateurs risquent de prendre des décisions d'achat basées sur des informations trompeuses. Ils s'exposent ainsi à des produits ou services de moindre qualité, voire dangereux. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) estime qu'un avis sur trois publié sur internet est faux ou présente des anomalies.

Comment déjouer les pièges des avis trompeurs
L'UFC-Que Choisir propose plusieurs astuces pour repérer les avis suspects. Il faut se méfier des pics suspects, c'est-à-dire d'une série d'avis postés en quelques heures, souvent signe d'une campagne frauduleuse. Le contenu des avis doit être examiné attentivement : un langage excessivement élogieux, des phrases génériques ou des descriptions trop précises peuvent indiquer un avis artificiel. L'association recommande de privilégier les plateformes qui exigent une preuve d'achat avant la publication d'un avis.
Les géants du e-commerce tentent de lutter contre ce phénomène. Amazon, par exemple, a bloqué 250 millions d'avis frauduleux en 2023 sur 1,5 milliard publiés dans le monde. De son côté, le spécialiste des avis en ligne, Trustpilot, utilise l'IA pour contrer les faux avis et commentaires. Malgré ces efforts, le problème persiste et reste difficile à éradiquer complètement.
L'enquête de l'UFC-Que Choisir rappelle que la publication de faux avis est un délit, passible de deux ans de prison et de 300 000 euros d'amende. Les consommateurs peuvent signaler les avis suspects aux plateformes concernées ainsi qu'à la DGCCRF via SignalConso.
Sources : Le Monde, UFC-Que Choisir (accès payant)