Presque invisibles et capables de détecter plusieurs infractions simultanément, les nouveaux radars urbains de sécurité routière sont progressivement déployés en France, et ils promettent d'être redoutables.

© Henry Saint John / Shutterstock.com
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La sécurité routière est en train de se doter d'un nouvel arsenal technologique avec les radars urbains dits « ETU ». Ces dispositifs, presque invisibles, sont capables de surveiller simultanément la vitesse et les feux rouges. Les équipements furtifs commencent déjà leur déploiement dans plusieurs grandes villes françaises, et ils pourraient transformer la surveillance du trafic urbain. Installés discrètement sur le mobilier urbain, ils passent inaperçus mais risquent de faire grimper les contraventions pour les conducteurs inattentifs ou pressés.

Des radars miniatures intégrés au mobilier urbain, pour une surveillance invisible

Les ETU, ou Équipements de Terrain Urbain, sont très avancés par rapport aux radars traditionnels. Leur taille réduite et leur capacité d'intégration au cœur du milieu urbain existant les rendent particulièrement malicieux.

Car contrairement à leurs prédécesseurs plus facilement repérables, les ETU peuvent être fixés sur des lampadaires, des feux de signalisation ou d'autres éléments du paysage urbain. Certains pourraient même être confondus avec des arbres ou des poteaux de rue.

Ces radars de nouvelle génération sont, en plus d'être discrets, multifonctionnels. Ils détectent simultanément plusieurs types d'infractions, notamment les excès de vitesse et les franchissements de feu rouge. Leur polyvalence permet aux autorités d'envoyer une double amende en cas d'infraction combinée, comme passer un feu rouge en excès de vitesse, pour une note d'autant plus salée, et des points qui s'envolent.

Figurez-vous que le déploiement a déjà commencé dans certaines villes françaises. Après une période de test à Toulouse, Metz sera l'une des prochaines villes équipées, comme nous l'apprend Le Républicain Lorrain. Ils remplaceront les anciens radars de feux tricolores, qui ont 12 et 15 ans aujourd'hui. Le ministère de l'Intérieur prévoit sans surprise d'étendre leur installation à d'autres agglomérations françaises courant 2025, principalement aux endroits où l'accidentologie est avérée.

La fin de l'impunité ou surveillance excessive, le débat s'intensifie autour des ETU

Comment fonctionnent ces radars ETU ? En réalité, ils sont assez similaires aux feux classiques. Pour les feux rouges par exemple, deux clichés sont pris : un premier lorsque le véhicule franchit la ligne d'effet des feux pendant la phase rouge, et un second montrant le véhicule poursuivant sa route au-delà du feu. D'ailleurs, contrairement aux idées reçues, les radars ne flashent pas en cas de passage au feu orange, même si cette pratique reste interdite dès lors qu'il est possible de s'arrêter en toute sécurité.

Avec ces nouveaux radars, l'objectif principal affiché par les autorités est d'améliorer la sécurité routière, et de protéger les usagers vulnérables comme les piétons et les cyclistes. L'idée est de réduire le nombre d'accidents en zone urbaine et de décourager les comportements dangereux. Les deux-roues ne sont, au passage, pas épargnés par cette surveillance accrue, les radars ETU étant capables de les détecter eux aussi.

Il faut donc s'attendre à une certaine intensification de la surveillance des automobilistes. Certains critiquent ici une approche perçue comme excessive, tandis que d'autres saluent ces mesures comme nécessaires pour faire respecter le Code de la route. Le temps où l'on pouvait repérer un radar et ralentir au dernier moment semble définitivement révolu. Un mal pour un bien, au final.