Les voitures-radar privées sillonnent les routes françaises depuis une dizaine d'années. Et l'on devrait en voir encore apparaître dans les années à venir.
Si des gens craignent les accidents sur la route, beaucoup plus de conducteurs encore ont peur de se faire flasher pour un excès de vitesse. Il faut dire que ces appareils se multiplient dorénavant, avec d'abord leur installation sur les autoroutes, puis avec l'arrivée des radars urbains fixes.
Mais il existe aussi un autre type d'appareil de contrôle : les voitures-radar, qui tournent sur les routes pour pouvoir plus discrètement contrôler la vitesse des véhicules en marche. Et il va falloir vous habituer à leur présence !
Du radar fixe au radar mobile
Les forces de l'ordre sont inventives quand il s'agit d'appliquer le code de la route. Depuis 2013, des voitures-radar roulent ainsi pour pouvoir détecter les excès de vitesse effectués autour d'elles. Ces voitures sont banalisées, n'émettent pas de flash quand elles repèrent une infraction, et sont conduites par des policiers et des gendarmes en civil… mais aussi par des salariés du privé.
Car si à l'origine, c'étaient les forces de l'ordre qui se retrouvaient derrière le volant, depuis 2018, le gouvernement a décidé de confier ce dispositif à des sociétés privées. Une façon d'améliorer le système, puisque solliciter les entreprises permet à la fois de libérer des policiers pour d'autres tâches, mais aussi de faire rouler ces véhicules plus longtemps, et donc d'en améliorer l'efficacité.
Les voitures radars privées rapportent énormément d'argent
Une décision qui fait particulièrement sens, quand on voit la différence de « revenus » entre les voitures-radar publics et les équivalents privés. Selon des chiffres de la Ligue de Défense des Conducteurs, chaque voiture-radar privée rapporte 194 000 euros à l'État, soit 20 fois plus que les véhicules conduits par les forces de l'ordre. Une différence très franche causée par un temps beaucoup plus long passé sur les routes par les chauffeurs privés, qui est en moyenne de 5h30 par jour, contre 1h12 pour les voitures-radar publiques.
Autant dire qu'il y a là un filon, que l'État ne s'empêche absolument pas d'exploiter. Toujours d'après la même source, 223 voitures-radar roulaient en France au début de l'année 2023, un chiffre qui va à terme monter à 400 véhicules. Et la Ligue de Défense des Conducteurs a fait le calcul, à 400 véhicules sur la route, ce serait 94 millions d'euros net d'argent qui tomberaient chaque année dans les coffres de l'État. De quoi fortement inciter les pouvoirs publics à développer encore plus le système dans les années à venir !