Les radars de covoiturage, qui aident à contrôler l'utilisation des voies réservées, font leur apparition sur les voies dédiées au covoiturage, expérimentées en France. Voyons à quoi ils ressemblent et comment ils fonctionnent.
De nouveaux radars font leur apparition en France ces derniers mois, et cette fois ils ne vous épinglent pas si vous roulez trop vite, si vous n'avez pas attaché votre ceinture ou si vous téléphonez au volant. En revanche, si vous roulez sur une voie réservée au covoiturage seul à bord de votre véhicule, ils ne se privent pas pour vous rappeler à l'ordre. Faisons la découverte de ces nouveaux appareils, issus d'une solution française.
Des voies réservées au covoiturage qui font leur apparition
On pourrait dire d'eux qu'ils sont perspicaces. Qui ? Les radars de covoiturage, progressivement installés sur les voies réservées pour fluidifier le trafic au niveau des axes régulièrement congestionnés et améliorer la qualité de l'air, en encourageant les Français à adopter un transport plus collectif ou respectueux de l'environnement.
Depuis cet été, vous avez peut-être vu émerger ces voies réservées, dotées d'une signalisation un peu particulière, déjà appliquée dans des pays comme les États-Unis par exemple, un peu plus universelle que le panneau « voie de covoiturage » pas forcément bien compris des touristes étrangers par exemple.
Le nouveau panneau, baptisé « voie réservée à certaines catégories de véhicules dont le covoiturage (VR2+ ou VR3+) », est représenté par un simple losange blanc sur fond bleu, losange que certains confondront volontiers avec le logo historique du constructeur Renault.
Rouler sur une voie de covoiturage peut être sanctionnée d'une amende
En ce qui concerne le contrôle de l'utilisation des voies réservées, les premières expérimentations menées en France ne furent pas convaincantes, beaucoup de véhicules l'empruntant sans aucun autre passager à bord que le seul conducteur. Alors, depuis le mois de septembre 2023, et pour une phase pilote de deux ans, l'État a décidé d'entrer dans un temps de « contrôle-sanction ». Et c'est là que les radars de covoiturage entrent en scène.
D'ailleurs, si la pédagogie est privilégiée au démarrage, rouler sur une voie réservée sans y être autorisé peut être puni d'une amende de 135 euros.
Après une première expérimentation sur l'A6 en 2019, Grenoble (sur l'A48), Lyon (axes M6/M7) et Annecy (depuis quelques mois) font partie des principaux lieux où des voies ont été dédiées au covoiturage, au même titre que Lille, Rennes, Strasbourg et Nantes. Les voitures transportant au moins deux personnes, les taxis (sans passager), les transports en commun et les véhicules à très faible émissions (sans passager également) sont autorisés à circuler sur ces voies.
Comment fonctionne ces fameux radars ?
C'est l'entreprise Pryntec, basée en Bourgogne, qui a développé et fabriquée – en France – les fameux radars. Ces derniers sont chacun dotés d'un système d'exploitation, d'une connexion réseau, d'un logiciel propulsé par l'intelligence artificielle et de capteurs LAPI (lecture automatique de plaques d'immatriculation).
Pour le passage de chaque véhicule sur une voie réservée au covoiturage, les algorithmes d'IA comptent le nombre de passagers à bord, les vignettes Crit'Air, et ils catégorisent aussi les véhicules. Si le radar s'aperçoit qu'un véhicule ne remplit pas les conditions pour rouler sur la voie, un message sur les panneaux des routes et autoroutes se déclenche pour indiquer aux usagers qu'ils se trouvent sur la mauvaise voie. Et si vous essayez de tricher à l'aide d'un mannequin, d'une grosse peluche ou d'une poupée gonflable, les algorithmes de Pryntec le verront.
Dans tous les cas, le radar est capable de fonctionner en cas de trafic fluide ou engorgé, de 0 à 130 km/h, et ce peu importe les conditions météorologiques, aussi bien de jour comme de nuit, et pour tout type de véhicule. Vous voilà prévenus.