© Netpixi / Shutterstock
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Avec une telle nouvelle, il y a quelques motards qui vont tirer la tronche.

Pour être homologués en France, les véhicules ne doivent pas dépasser un volume sonore de 80 décibels. Néanmoins, cette limite reste surtout théorique, les dispositifs permettant de mesurer le bruit des véhicules restant excessivement rares. Quiconque a déjà été réveillé à 3 heures du matin par un moteur pétaradant sait bien que la limite n'est pas toujours respectée. Pour tenter de remédier à cela, l'Île-de-France et quelques villes de France testent depuis 2022 un dispositif de radars sonores, qui pourraient bien arriver dans tout l'Hexagone cette année.

Le fonctionnement de l'Hydre

C'est l'entreprise Bruitparif qui a développé, depuis 2020, un système de radar appelé Hydre. Si l'infraction contrôlée change par rapport aux radars traditionnels, l'objectif reste le même : identifier les véhicules responsables et, bien sûr, amender leurs propriétaires.

Ces « hydres » sont équipées de deux capteurs sonores, chacun doté de quatre micros qui calculent tous les niveaux sonores de l'environnement, et ce, 25 fois par seconde. Pour chaque enregistrement, les capteurs détectant le bruit le plus fort en déterminent la provenance en croisant leurs informations. Une caméra grand-angle prend alors une photo de l'ensemble de la scène, tandis que deux autres caméras capturent la plaque d'immatriculation du véhicule responsable. Pour que l'infraction soit caractérisée, les capteurs doivent la repérer un certain nombre de fois d'affilée sur un certain parcours.

Concrètement, c'est donc un empilement de micros et de caméras destiné à ne rien laisser passer. Apprenant de l'expérience des autres radars, les hydres sont équipées, dès les premiers prototypes, d'une cage métallique pour éviter les actes de vandalisme. Une fois qu'une infraction est détectée, la suite est classique : transmise aux services compétents, puis bientôt au propriétaire du véhicule incriminé sous la forme d'une amende.

© Bruitparif
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Une expérimentation apparemment convaincante

Ces dispositifs, qui ont été conçus en 2020, ont été expérimentés en France entre janvier et octobre 2022 sur 8 sites de la métropole, principalement en région parisienne, mais aussi à Nice et à Toulouse. Cette expérimentation avait pour objectif de tester le matériel, mais n'entraînait aucune amende à destination des contrevenants. Les résultats des tests sont jugés encourageants pour Bruitparif (qui n'est peut-être pas objective sur la question), certains des radars détectant près de 50 véhicules trop bruyants par jour.

La société tente donc désormais de se faire homologuer pour une deuxième phase de tests, plus étendue sur le territoire et qui pourra cette fois-ci entraîner des amendes. Mais Bruitparif ne perd pas de temps et tente déjà de conquérir d'autres marchés. Berlin, Bruxelles, ou encore Barcelone, entre autres, ont ainsi déjà prévu de réaliser des tests similaires en 2023. La question qui se pose désormais : est-ce que Coyote et Waze arriveront à les repérer aussi vite ? Une chose est sûre : les taxis parisiens auront une chose de plus à reprocher à Anne Hidalgo.

Sources : Bruitparif, Geeko