La France avance dans sa stratégie d'IA militaire avec l'inauguration d'un centre de recherche à Polytechnique, et un partenariat avec Mistral AI, pour prendre le leadership européen dans le domaine.
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a inauguré, mardi, le nouveau pôle recherche de l'Agence ministérielle pour l'intelligence artificielle de défense (AMIAD) à l'École polytechnique. La nouvelle s'accompagne d'un investissement de 15 millions d'euros, sur les fonds du ministère, et d'un partenariat avec Mistral AI, le champion français de l'IA générative. La France l'affirme, elle veut prendre « le leadership en matière d'intelligence artificielle en Europe ».
Polytechnique devient l'épicentre de l'innovation militaire française en intelligence artificielle
Le pôle recherche est implanté sur le campus de Polytechnique à Palaiseau, dans l'Essonne, et il poursuit une triple mission. La première consiste à développer l'IA militaire en synergie avec l'écosystème civil. La seconde lui demande d'attirer les jeunes talents vers ce secteur stratégique. Et la troisième consiste à renforcer la visibilité internationale du ministère des Armées à travers des publications scientifiques de référence.
L'investissement annoncé par l'État permettra la construction d'un institut défense sur le site de l'École Polytechnique, pour créer une passerelle entre le ministère et l'école. « Ce nouveau bâtiment réaffirmera la militarité de Polytechnique tout en favorisant l'innovation dans les technologies critiques pour notre souveraineté », a précisé le ministre lors de son discours.
L'AMIAD se voit également confier le développement d'un programme ambitieux de robots autonomes fonctionnant en meute. Ce projet doit explorer les applications avancées de l'IA dans le domaine militaire, notamment la coordination de systèmes robotiques capables d'opérer ensemble dans des environnements complexes.
Une collaboration avec Mistral AI à la pointe de la recherche en IA pour garantir l'autonomie technologique
Le point fort de cette inauguration aura été la signature d'un protocole d'accord entre Bertrand Rondepierre, le directeur de l'AMIAD, et Guillaume Lample, le directeur scientifique et cofondateur de Mistral AI (oui, il n'y a pas qu'Arthur Mensch, chez Mistral). La collaboration vise à garantir la souveraineté technologique française en matière de défense dans un secteur en évolution rapide et surtout hautement compétitif.
Le partenariat se structurera autour de deux axes complémentaires, avec la recherche avancée sur les modèles multimodaux, la robotique et les systèmes embarqués d'un côté, et l'industrialisation de produits spécifiques pour les forces armées françaises de l'autre. L'expertise de Mistral AI en intelligence artificielle générative viendra ainsi renforcer les capacités de développement et de déploiement de l'AMIAD.
La directrice générale de l'École polytechnique, Laura Chaubardi, a d'ailleurs salué cette initiative. « Depuis 2020, nous avons considérablement renforcé nos liens avec le secteur de la défense. Cet institut permettra de réunir des équipes mixtes autour des technologies critiques », s'est réjouit-elle. Parmi ces technologies on retrouvera le cyber, les technologies quantiques et l'IA bien entendu. Le lieu « constituera un maillon essentiel de la chaîne d'innovation au profit de nos armées », a-t-elle conclu.
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