Trente-trois entreprises de l'e-commerce ont signé une charte pour réduire leur impact environnemental. Cette initiative, soutenue par le gouvernement, vise à améliorer la gestion des emballages, limiter les retours et rendre les consommateurs plus informés. Elle impose un suivi des engagements et concerne des acteurs comme Amazon, Fnac Darty ou Carrefour.

Le e-commerce français se met au vert avec cette charte - © Kriang kan / Shutterstock
Le e-commerce français se met au vert avec cette charte - © Kriang kan / Shutterstock

Dites 33. C'est le nombre d'entreprises de l'e-commerce qui ont officialisé leur engagement en signant une charte visant à réduire l'impact environnemental de leurs activités. Portée par Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et Véronique Louwagie, ministre déléguée au Commerce, cette initiative prolonge une première charte lancée en 2021.

L'objectif est d'intégrer des actions concrètes et mesurables pour optimiser la logistique, réduire les emballages et mieux informer les consommateurs. Chaque signataire devra rendre compte de ses progrès annuels à la Fevad, organisme chargé du suivi des engagements. Parmi les entreprises concernées figurent Amazon, qui s'était déjà attaqué au problème dès 2021 en réduisant ses emballages plastiques, Zalando, Carrefour, Cdiscount, La Redoute et Fnac Darty. La charte prévoit également d'impliquer les marketplaces, comme Facebook ou Amazon, qui devront encourager leurs vendeurs à suivre les mêmes principes.

Un engagement pour limiter l'empreinte environnementale de l'e-commerce

Les signataires de cette charte, disponible sur le site du ministère de l'Économie, des Finances et de Souveraineté industrielle et numérique, s'engagent à appliquer plusieurs mesures pour diminuer l'impact de leurs activités sur l'environnement. L'une des principales concerne la gestion des emballages. Les entreprises devront limiter le vide dans les colis à 40 % maximum et encourager l'utilisation de matériaux recyclables ou réutilisables.

La question des retours est aussi abordée. Un produit renvoyé génère des transports supplémentaires et augmente l'empreinte carbone globale du secteur. Pour limiter ce phénomène, certaines plateformes mettent en place des outils permettant aux consommateurs de mieux choisir leur produit avant l'achat. Zalando propose ainsi une cabine d'essayage virtuelle pour aider ses clients à trouver la bonne taille, pour réduire ainsi le taux de retours dans le secteur de l'habillement.

L'information aux consommateurs occupe également une place importante dans cette charte. Les plateformes devront fournir des indications claires sur les options de livraison les moins polluantes et proposer des alternatives plus durables. Carrefour, par exemple, met en avant des produits similaires, mais plus responsables en fin de commande. L'idée est d'encourager des comportements d'achat plus respectueux de l'environnement sans imposer de restrictions aux consommateurs.

Les entreprises devront limiter le vide dans les colis à 40 % maximum et encourager l'utilisation de matériaux recyclables ou réutilisables - © Cari Rubin Photography / Shutterstock
Les entreprises devront limiter le vide dans les colis à 40 % maximum et encourager l'utilisation de matériaux recyclables ou réutilisables - © Cari Rubin Photography / Shutterstock

Le suivi va être renforcé pour garantir des engagements mesurables

L'un des éléments clés de cette nouvelle version de la charte est l'ajout d'un suivi rigoureux des engagements. Chaque entreprise devra rapporter annuellement ses avancées à la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui se chargera d'analyser les données et d'évaluer l'efficacité des mesures prises. Il s'agira de garantir des actions concrètes et non de simples engagements symboliques.

Les marketplaces comme Amazon, Rakuten ou eBay auront aussi un rôle à jouer. Elles devront inciter les vendeurs tiers à respecter ces nouvelles normes environnementales pour éviter que certains contournent les règles en vendant via ces plateformes sans appliquer les principes de la charte.

Pour rappel, le secteur de l'e-commerce génère 1,7 million de tonnes de CO2 par an en France, un volume équivalent aux émissions annuelles d'une ville de 180 000 habitants. La mise en place de cette charte ambitionne de réduire cette empreinte, tout en garantissant un modèle de consommation plus durable. Charge désormais aux signataires de prouver leur capacité à respecter ces engagements sur le long terme.