Les cristaux de quartz découverts par le rover Perseverance pourraient être d'une grande aide. En effet, ces derniers sont d'excellents indicateurs qui enseignent aux chercheurs où concentrer leurs efforts dans la quête de traces biologiques sur la planète rouge.

Voilà déjà cinq ans que le rover Perseverance de la NASA sillonne inlassablement le sol ocre de notre voisine rouge. Sa mission : déceler d'éventuelles traces de vie et reconstituer l'histoire hydrologique de Mars. Selon un papier publié dans la revue Earth and Planetary Science Letters, Perseverance a découvert sur Mars des roches légères et poreuses riches en silice, contenant du quartz, de la calcédoine et de l'opale.
Des roches loin d'être banales, comme l'a précisé Pierre Beck, chercheur impliqué dans cette récente trouvaille lors de la Planetary Sciences Conference qui s'est tenu au mois de mars. Le quartz dont il est question ici n'est pas classique, il s'agit d'un « type de quartz particulièrement pur ». Pour les exobiologistes, cette précision est importante, car la formation de quartz pur est souvent associée à des environnements hydrothermaux stables et de longue durée, considérés comme particulièrement favorables à l'émergence et à la préservation de la vie.
Quartz et habitabilité : un lien essentiel
Sur Terre, la genèse du quartz d'une telle pureté s'opère exclusivement dans des environnements géochimiques spécifiques : des réseaux hydrothermaux où circulent des fluides aqueux surchauffés, riches en silice dissoute, percolant à travers la roche pendant des millénaires. Ces systèmes, généralement associés aux zones de fracture tectonique ou d'activité volcanique, sont de véritables laboratoires minéralogiques naturels.
La présence de ces formations cristallines sur Mars constitue donc une preuve irréfutable : la planète a connu, par le passé, une activité hydrologique complexe et pérenne.
La communauté scientifique, bien qu'ayant formulé depuis longtemps l'hypothèse d'une Mars primitive baignée d'étendues aqueuses, se heurtait jusqu'alors à une pénurie d'indices minéralogiques de ce type. Ces quartz sont de ce fait une espèce de chaînon manquant dans la reconstitution géologique de l'histoire martienne. Cela n'explique toutefois les mécanismes atmosphériques et géologiques qui ont précipité la transformation de cette Mars humide en l'astre désertique que nous observons aujourd'hui.

Le quartz martien : une capsule temporelle biologique
Le quartz a pour lui un avantage considérable : sa faculté à préserver les biosignatures à travers les âges géologiques. Cette matrice minérale est un véritable sanctuaire où les traces infimes d'activité biologique demeurent encapsulées et résistent fortement à l'altération.
Sur notre planète, l'analyse des formations quartzeuses anciennes a parfois permis aux paléontologues de mettre en évidence des vestiges biochimiques remontant aux premières phases de l'évolution du vivant, parfois antérieurs à 3,5 milliards d'années.
Si les équipes de la NASA parviennent à analyser plus en détail ces cristaux martiens, ils pourraient enfin tenir la preuve tangible d'une vie extraterrestre passée que les scientifiques recherchent depuis des décennies.
Voilà pourquoi ces nouveaux échantillons seront des candidats prioritaires lorsqu'ils reviendront sur le plancher des vaches dans le cadre de la mission MSR (Mars Sample Return). Croisons les doigts !
Source : BGR