Le déploiement d’un nouveau logiciel de gestion des appels d'urgence pour le SAMU dans l’Aude affecte l’efficacité de la communication avec les pompiers. Cette incompatibilité pourrait entraîner des retards dans les interventions des secours. Les autorités locales appellent à une solution commune avant 2027.

Dans l'Aude, entre le SAMU et les pompiers, on ne s'entend plus - © GiulianiBruno / Shutterstock
Dans l'Aude, entre le SAMU et les pompiers, on ne s'entend plus - © GiulianiBruno / Shutterstock

Depuis 1998, l’Aude utilise une plateforme unique pour traiter les appels d'urgence, permettant une coordination efficace entre les services de secours, tels que le SAMU et les pompiers. Cependant, le déploiement d’un nouveau logiciel pour le SAMU, prévu pour 2023, est incompatible avec le système utilisé par les pompiers. Cette situation pourrait perturber l’interconnexion entre les services, risquant de retarder les interventions. Si aucune solution n’est trouvée, l’efficacité du dispositif pourrait se détériorer. Les acteurs locaux, y compris les élus, demandent un report du déploiement ou une solution commune avant 2027.

Une incompatibilité qui menace la réactivité des secours

L’Aude fait partie des départements pionniers en matière de gestion centralisée des appels d’urgence. Mais cette avancée pourrait être remise en cause par l’incompatibilité des nouveaux systèmes du SAMU et des pompiers.

Actuellement, les deux services utilisent une plateforme partagée qui facilite une prise en charge rapide et coordonnée des urgences. Mais avec l’introduction du logiciel « Nexys » pour le SAMU, cette interconnexion directe ne sera plus possible. Cette incompatibilité va donc allonger les délais d’intervention.

Pour Nathalie Flamant, assistante de régulation médicale, « C’est une régression, car aujourd’hui tout le monde est capable d’envoyer tous les secours. Je peux envoyer les pompiers et les pompiers peuvent envoyer le Samu. Demain, s’il n’y a pas d’interconnexion, ce sera forcément une régression ». Cette inquiétude est partagée par Renaud Izard, représentant du personnel à l’hôpital de Carcassonne, qui évoque les risques juridiques : « Il y a déjà eu des condamnations en France de permanencières. Nous ne voulons pas essuyer ce type de problèmes ».

Les élus locaux, dont Julien Rancoule, député (RN), appellent à une solution commune : « Il faudrait anticiper avant ce Nexys et retarder le développement du logiciel Samu pour un déploiement commun ». Le logiciel des pompiers, qui sera compatible avec celui du SAMU, ne sera toutefois opérationnel qu’en 2027. En attendant, les responsables du secteur suggèrent de revoir le calendrier du projet afin de garantir une interconnexion avant cette date.