Devenu le premier constructeur de véhicules électriques chinois, BYD a dévoilé sa nouvelle plateforme électrique qui permet de recharger une voiture en 5 minutes pour 470 km d'autonomie. Cette sérieuse avancée n'a été possible que grâce à une armée de 120 000 ingénieurs qui déposent quotidiennement 45 brevets, loin devant les concurrents occidentaux.

On vous en parlait sur Clubic, de l'annonce fracassante de BYD, qui a dévoilé le 17 mars sa Super e-Platform. Elle permet de recharger un véhicule en cinq minutes pour obtenir 470 kilomètres d'autonomie. Stella Li, vice-présidente exécutive du constructeur, était en tournée européenne pour promouvoir cette technologie.
BYD prévoit l'installation de 4 000 bornes de recharge ultra-rapides, appelées « chargeurs flash », d'une puissance pouvant atteindre 1 000 kilowatts. Deux modèles équipés de cette technologie sont déjà en prévente en Chine, livrables en avril. Le constructeur continue de grimper dans le classement mondial des constructeurs, avec plus de 4 millions de véhicules vendus en 2024, devant Tesla. En Europe, les ventes devraient doubler cette année pour atteindre 186 000 unités.
BYD dépasse la concurrence grâce à une armée de 120 000 ingénieurs
« Chaque seconde, c'est 2 kilomètres d'autonomie », explique Stella Li à propos de la nouvelle technologie de recharge. Le temps nécessaire pour faire le plein d'électricité égale désormais celui d'un plein d'essence. Cette innovation répond aux attentes du marché chinois, où « les gens n'ont pas beaucoup de patience ». Les 120 000 ingénieurs de BYD, soit 10% de l'effectif total, constituent la force motrice derrière ces avancées. La comparaison avec les concurrents occidentaux est frappante : ACC, qui regroupe Stellantis, Mercedes et Total pour la production de batteries, compte seulement 800 chercheurs et prévoit même des réductions d'effectifs.
BYD ne s'arrête pas à la recharge ultra-rapide. L'entreprise a également annoncé en février l'installation en série de son système de conduite autonome « God's Eye » (« l'œil de Dieu ») sur tous ses véhicules en Chine. Cette stratégie contraste avec celle de Tesla, qui fait payer un abonnement pour des fonctions similaires.
Preuve en est de la réaction des marchés financiers puisque l'action BYD a bondi de 47% depuis le début de l'année. Warren Buffett, l'investisseur américain, figure parmi les actionnaires de l'entreprise.

Une stratégie d'expansion mondiale calculée
En France, BYD a vendu 968 voitures sur les deux premiers mois de l'année. L'entreprise compte 50 concessions dans l'Hexagone et prévoit d'en ouvrir 120 d'ici à la fin 2025. Une usine en Hongrie et une autre en Turquie produisent déjà pour le marché européen. Une troisième pourrait voir le jour dans les deux prochaines années, possiblement en Allemagne.
La technologie Super e-Platform n'arrivera pas en Europe « avant plusieurs années », selon Stella Li. C'est d'abord sur le marché chinois, où la concurrence est la plus féroce, que BYD veut distancer ses rivaux comme Tesla et Nio. Ce dernier développe l'échange de batteries en cinq minutes et vient de s'associer avec CATL, leader mondial des batteries.
BYD prépare également le lancement d'une marque premium, Denza, prévue pour avril lors de la Semaine du design à Milan. Qu'est-ce qui va arrêter BYD ?
Source : Le Monde (accès payant par abonnement)