Pat Gelsinger a vanté les mérites de NVIDIA, concurrente d'Intel, qui profite notamment d'une réactivité sans pareil, capable de la maintenir à la pointe.

À son arrivée à la tête d'Intel en janvier 2021, Pat Gelsinger avait tenté d'insuffler une énergie nouvelle à l'entreprise. Il a finalement été débarqué près de quatre ans plus tard sans avoir pu achever la métamorphose entamée.
Aujourd'hui, l'ancien P.-D.G. loue les mérites de NVIDIA, numéro un dans le domaine de l'intelligence artificielle, et de son cofondateur/patron Jensen Huang à la tête du groupe depuis maintenant 32 ans.
NVIDIA a été et reste « à l'avant-garde »
Si NVIDIA s'est davantage penché sur le segment des GPU et Intel celui des CPU, les deux entreprises sont devenues des concurrentes féroces avec l'émergence de l'intelligence artificielle.
La faramineuse puissance de calcul nécessaire pour faire avancer les modèles d'IA a pleinement profité aux entreprises du secteur, mais c'est NVIDIA qui en a retiré les plus substantiels bénéfices. À l'occasion d'un épisode de l'émission Opening Bid sur Yahoo Finance diffusé pas plus tard qu'hier, Pat Gelsinger est revenu sur les principaux atouts qu'il voit chez NVIDIA.
Libéré de ses fonctions au sein d'Intel, l'ex-P.D.G. estime notamment que les employés de NVIDIA « exécutent bien leurs tâches » avant de souligner, dans des propos relayés par Business Insider, les qualités du patron de l'entreprise : « Au final, Jensen [Huang, le P.-D.G. de NVIDIA] est au top : il incite ses équipes à rester à l'avant-garde ».
Pat Gelsinger considère ainsi que NVIDIA est parvenu à « se maintenir à la pointe » sur les accélérateurs d'intelligence artificielle grâce à ses investissements toujours judicieux, mais le second atouts de la firme est, toujours selon Pat Gelsinger, à chercher du côté des « moats » que NVIDIA a créé. Derrière ce terme de jargon, il faut voir la notion « d'avantage concurrentiel durable ».

L'explosion des accélérateurs d'intelligence artificielle
NVIDIA est ainsi en mesure de se protéger de la concurrence grâce aux atouts qu'elle a pu développer avec les années. Pat Gelsinger cite la technologie NVLink qui permet à plusieurs GPU de fonctionner de paire au sein d'un serveur
La concurrence a tardé à se mettre au niveau de NVLink – si tant est qu'elle y soit aujourd'hui complètement parvenue – et NVIDIA peut aussi compter sur la technologie CUDA qui profite des GPU de la marque pour accélérer toutes les tâches de calcul. De fait, aujourd'hui, quand on pense accélérateur d'IA, on pense avant tout aux solutions NVIDIA… même si la concurrence monte en puissance.
Intel était le leader incontesté du CPU pendant les années 80, 90 et 2000, mais a perdu petit à petit de sa superbe alors que des entreprises comme NVIDIA ou, dans une moindre mesure AMD, ont développé des solutions toujours plus efficaces. Apple s'est également mis à concevoir ses propres puces alors que Qualcomm a profité de l'explosion du marché du smartphone.
L'intelligence artificielle est aujourd'hui le vecteur principal de croissance et c'est un autre virage qu'Intel n'a pas su négocier alors que NVIDIA s'est rapidement très bien placée. L'actuel P.-D.G. d'Intel, Lip-Bu Tan, a reconnu les lacunes de son entreprise dès sa prise de fonction : « Nous avons été trop lents à nous adapter et à répondre à vos besoins » a-t-il précisé à ses principaux clients, « vous méritez mieux, et nous devons nous améliorer, et nous le ferons. Soyez francs avec nous ».
Source : Business Insider