NVIDIA

C'est officiel, NVIDIA a battu pour la première fois son rival Intel au petit jeu de la valorisation en bourse. Une première pour la firme au caméléon, qui cumule quelques 248 milliards de dollars sur les marchés, contre tout juste 246 milliards chez Intel. De quoi permettre à NVIDIA de s'imposer en tant que fabricant de puces américain le plus valorisé, et ce sans graver aucune puce par lui même…

C'est d'ailleurs tout le paradoxe de cette nouvelle, NVIDIA ne dispose d'aucune usine de production, ses puces GPUs étant en effet gravées par des sous-traitants, dont le taïwanais TSMC. Ce dernier arrive pour sa part en seconde position des plus gros fabricants de puces mondiaux, alors devant NVIDIA, et derrière Samsung.

Comme le rappelle Tom's Hardware, la production de processeurs est par contre entièrement internalisée chez Intel. Le groupe conçoit ses puces en interne (comme NVIDIA), et les fabrique sur ses propres sites de production. Une méthode qui affiche aussi ses limites auprès des investisseurs.

NVIDIA plus gros fabricant de puces américain et troisième au monde

Pour expliquer cette dynamique chez NVIDIA, il faut jeter un œil à la stratégie du groupe, de plus en plus orientée vers l'IA, les supercalulateurs et les datas centers : des secteurs qui ont le vent en poupe et dont la croissance permet de dynamiser une bonne part des résultats de l’entreprise depuis quelques années.

Mais si la valorisation du groupe atteint des sommets, c'est aussi parce que les investisseurs sont confiants. Le lancement, attendu à la rentrée prochaine, des GeForce RTX 3000 devrait permettre à NVIDIA de confirmer une nouvelle fois sa position de leader absolu sur le secteur du GPU, après l'annonce en mai dernier de la première carte graphique Ampère A100, vouée justement à l'IA et aux datas centers.

Tout n'est pas perdu pour Intel, loin de là…

Mais pour Intel, aucune raison de se faire trop de mouron. La marque reste toujours loin devant NVIDIA en termes de revenus totaux.

La firme au caméléon ne bat en effet Intel que sur la valorisation boursière, tandis qu'Intel continue d'engranger des revenus très nettement supérieurs.

Hier, Reuters estimait ainsi les revenus d'Intel à 73,8 milliards de dollars cette année, contre 14,6 milliards « seulement » pour NVIDIA. Le groupe profite néanmoins d'une plus forte croissance au cours des 12 derniers mois : 34 % contre 2,5 % chez Intel.

En parallèle, la bonne santé de NVIDIA sur les marchés est bon signe pour TSMC, qui doit s'assurer de pouvoir s'appuyer sur d'autres clients que Huawei, qui pourrait bientôt être contraint de ne plus lui passer commande suite aux dernières sanctions demandées par Donald Trump.