Le géant européen Airbus vient de conclure un accord avec Spirit AeroSystems pour acquérir plusieurs sites de production. L'avionneur sécurise ainsi sa chaîne d'approvisionnement, et empoche en plus de l'argent dans l'opération.

Airbus commence bien sa semaine après avoir annoncé, en début de matinée ce lundi, avoir trouvé un accord définitif avec le sous-traitant américain Spirit AeroSystems, spécialisé dans la fabrication de structures et composants pour l'industrie aérospatiale. L'objectif du mastodonte européen est de reprendre le contrôle de sites industriels à ses yeux stratégiques pour ses programmes phares, notamment ceux concernant les Airbus A220, A320 et A350.
Airbus s'offre un réseau mondial de production aéronautique
En bouclant cette opération, Airbus met la main sur sept sites industriels très importants. L'avionneur récupère notamment les installations de Kinston (Caroline du Nord aux États-Unis) et Saint-Nazaire (France), toutes deux spécialisées dans les sections de fuselage pour l'A350. Le site marocain de Casablanca, qui produit des composants pour les A321 et A220, passe également sous pavillon Airbus.
L'accord inclut aussi la production de pylônes A220 à Wichita, au Kansas (aux USA), ainsi que les activités liées aux ailes et au fuselage central du même appareil à Belfast, en Irlande du Nord. Seul le site de Subang, en Malaisie, échappe à cette opération, puisque Spirit prévoyant de le céder à un tiers.
Il s'agit en tout cas d'une transaction inhabituelle, puisque c'est Spirit qui versera 439 millions de dollars à Airbus, et non l'inverse. Ce montant, sujet à des ajustements, est la conséquence des négociations entamées officiellement le 1er juillet 2024.
Comment Airbus investit dans sa propre résilience industrielle
La réorganisation industrielle entamée de longue date par Airbus a pour but premier la stabilité. En reprenant directement ces sites industriels, l'entreprise franco-européenne cherche à sécuriser sa chaîne d'approvisionnement, dans un contexte où les retards de production ont considérablement affecté le secteur ces dernières années. Une stratégie que l'on pourrait qualifier de « verticalisation prudente ».
Airbus ne se contente pas de racheter des actifs. Le géant s'engage aussi à soutenir financièrement Spirit. Le constructeur fournira des lignes de crédit sans intérêt d'un montant total de 200 millions de dollars à son fournisseur, qui reste pour lui un partenaire essentiel pour d'autres programmes.
L'opération devrait être définitivement finalisée au troisième trimestre 2025, soit entre début juillet et fin septembre, sous réserve évidemment des approbations réglementaires habituelles.