L'avionneur européen a ouvert son nouveau site de production à Mobile, dans l'État de l'Alabama, pour livrer des appareils à JetBlue Airways, grande compagnie low cost américaine.
Airbus subit la crise, comme son concurrent Boeing, et reste dans le flou en Europe où son activité tourne au ralenti, avec des compagnies qui ne sont plus capables d'honorer certaines commandes ou qui ne sont plus en capacité d'en passer de nouvelles. Mais il n'y a pas que des mauvaises nouvelles chez l'avionneur européen qui a officialisé, mardi 19 mai et dans la discrétion, l'ouverture de la nouvelle ligne d'assemblage final de l'A220 aux États-Unis. Un appareil qu'il n'a pas conçu.
L'A220, un modèle à la base destiné aux compagnies low cost….
Airbus poursuit son développement aux USA avec l'inauguration d'une nouvelle ligne d'assemblage de 25 000 m² du côté de Mobile, en Alabama, cette fois dédiée à l'A220 (ex-Bombardier CSeries). On en entend peu parler, mais Airbus a ses aises outre-Atlantique, et plus particulièrement à Mobile, où l'avionneur emploie déjà plusieurs centaines de personnes à la production d'autres modèles (A319, A320 et A321). L'ouverture de la nouvelle ligne d'assemblage permet d'ailleurs de doubler la taille du site de production du groupe sur place, qui abrite cinq postes d'assemblage principaux.
Dans la foulée, Airbus a débuté l'assemblage du premier A220 dans cette ligne, qui produira des versions A220-100 et A220-300 qui renforceront la flotte de la compagnie JetBlue Airways, le « easyJet américain », entreprise de taille comparable à British Airways et Air France en nombre d'appareils. JetBlue sera d'ailleurs la deuxième compagnie cliente d'Airbus, avec Delta Air Lines, à accueillir des A220 de construction américaine. Le premier modèle devrait être livré d'ici la fin de l'année.
Airbus fait un véritable pari sur l'avenir en ouvrant une deuxième ligne d'assemblage en Amérique du Nord (après celle ouverte à Mirabel, près de Montréal, qui peine à devenir rentable).
…et qui pourrait séduire de nouvelles compagnies en sortie de crise du coronavirus
L'A220, qui ne vole que depuis quelques années, a connu un début d'exploitation tumultueux. À l'origine de sa fabrication, on ne retrouve pas Airbus mais l'avionneur canadien Bombardier, décidé il y a une dizaine d'années à concurrencer Boeing et Airbus sur le marché des avions monocouloirs de plus de 100 places (entre 100 et 160 selon le modèle et l'aménagement de l'appareil). L'A220-100 était donc le CS100 et l'A220-300 le CS300. La gamme, elle, avait pour nom la Bombardier CSeries.
Mais le marché est passé par là. Le programme CSeries (Série-C) ayant été plus cher que prévu, Bombardier, en proie à des difficultés financières depuis plusieurs années, a dû progressivement se séparer du programme. En octobre 2017, le groupe Airbus s'était emparé de 50,01 % des parts de la Série-C, Bombardier conservant 31 % des parts, et le gouvernement du Québec conservant 19 %. L'avionneur a commencé à produire des A220 à Mobile à l'été 2019, en utilisant un hangar dédié à l'assemblage final d'A320.
Les choses ont pris une autre tournure en février 2020 avec l’acquisition des 25 % de parts restantes de Bombardier dans le programme Série-C devenu A220, pour près de 400 millions d'euros. Désormais, Airbus détient 75 % du programme et pourrait en faire un modèle phare en sortie de crise.
Source : Airbus