Le groupe, qui avait déjà prévenu ses 140 000 salariés d'une prochaine coupe dans les effectifs, a officialisé, mardi, son plan de restructuration pour surmonter une crise sans précédent.
Il y a une dizaine de jours, Guillaume Faury, le président d'Airbus, avait envoyé un courrier électronique aux salariés du groupe européen pour leur indiquer qu'en raison d'un retour à la normale du trafic aérien attendu pour 2023, « au mieux », voire 2025, des décisions très difficiles seraient prises pour « protéger l'avenir de l'entreprise ». Celles-ci ont pris tout leur sens le 30 juin avec l'annonce, par le groupe, de la suppression de 15 000 postes, « au plus tard à l'été 2021 ».
Les premiers départs devraient être effectifs dès l'automne
Depuis Toulouse, mardi, Airbus a officialisé son intention « d'adapter ses effectifs mondiaux et de redimensionner son activité d'avions commerciaux, en réponse à la crise du Covid-19 ». Ainsi, 15 000 salariés vont aussi devoir quitter l'entreprise d'ici un an, dont 5 000 en France. L'Allemagne est encore plus touchée, avec 5 100 suppressions. Puis, on retrouve le Royaume-Uni (1 700 postes) et l'Espagne (900 emplois). 1 300 postes issus des autres sites mondiaux du groupe vont aussi être supprimés.
Les premiers départs devraient être effectifs dès l'automne 2020, après avoir informé puis consulté les partenaires sociaux, qui devraient rencontrer la direction à plusieurs reprises d'ici là, pour finaliser ce vaste et historique plan de restructuration, dû à une baisse brutale des commandes des transporteurs, causée par la crise de coronavirus.
Si des licenciements secs ne sont pas à exclure, Airbus indique vouloir faire son maximum, avec des négociations, pour utiliser toutes les mesures sociales disponibles, comme les départs volontaires, le chômage partiel de longue durée ou la retraite anticipée des salariés les plus âgés. « Notre équipe de direction et notre conseil d'administration s'engagent pleinement à limiter l'impact social de cette adaptation », a ajouté le P-D.G. d'Airbus.
Airbus et Boeing, plus de 30 000 postes sacrifiés à eux deux
Alors qu'Airbus fait face à la plus grave crise traversée par le secteur de l'aéronautique, Guillaume Faury a indiqué que « les mesures que nous avons prises jusqu'à présent nous ont permis d'absorber le choc initial de cette pandémie mondiale ».
À présent, le groupe doit traverser la crise et ses effets pour conserver une certaine santé financière et affirmer sa position de leader du secteur. Son concurrent américain, Boeing, a pour sa part annoncé la suppression de 16 000 emplois, ce qui correspond à 10% de ses effectifs.
Source : communiqué de presse