La compagnie des Émirats arabes unis n'a pas précisé l'ampleur des suppressions d'emplois à venir, elle qui totalise près de 100 000 personnes sous contrat dans le monde.
La communication de crise se poursuit chez Emirates. Après avoir annoncé fin avril se préparer à traiter jusqu'à 150 000 demandes de remboursement par mois jusqu'à la fin de l'année en réponse à sa mise en cause par l'UFC-Que Choisir, la compagnie aérienne a annoncé, il y a quelques jours, son intention de procéder à des licenciements, provoqués par une crise de coronavirus dont elle estime que les conséquences s'étaleront sur plusieurs années.
Un plan social, certain, mais dont on ignore l'ampleur
La plus puissante compagnie aérienne du Moyen-Orient, Emirates, a suspendu ses vols au mois de mars, comme la majorité de ses concurrents. Et même si sa situation financière était excellente avant le début de la crise sanitaire (des bénéfices en hausse de 21% sur le dernier exercice fiscal), posséder une flotte constituée de 270 gros-porteurs engendre des frais, même lorsque les appareils restent cloués au sol.
À terme, et même si les vols vont petit à petit reprendre dans les prochaines semaines, la cure d'austérité va débuter et placer en ligne de mire les salariés de l'entreprise. Dimanche, Emirates a annoncé que des employés allaient nécessairement perdre leur emploi. Combien ? Pour le moment, on l'ignore, mais il y a fort à parier que les départs se comptent en milliers le moment venu.
« Nous avons examiné tous les scénarios possibles afin de maintenir nos opérations commerciales, mais nous sommes arrivés à la conclusion que nous devons malheureusement dire au revoir à quelques unes des merveilleuses personnelles qui ont travaillé pour nous », a écrit le transporteur dans un communiqué. Lundi, c'est le PDG de l'entreprise, Tim Clark, qui en a remis une couche. « C'est une mesure que nous nous devions de prendre. Nous ne pouvons pas laisser nos employés sans rien faire pendant si longtemps. Nous devons donc malheureusement en laisser partir certains ». Reste à savoir quelle sera l'ampleur de ce plan social.
Emirates craint que sa trésorerie ne suffise plus
Les licenciements à venir constitueront une conséquence majeure logique de la crise sans précédent qui frappe le secteur aérien. Tim Clark ne voit pas un retour à la normale avant plusieurs années. « Je pense que d'ici 2022-2023, 2023-3024, nous verrons probablement les choses revenir à un certain degré de normalité et Emirates exploitera son réseau tel qu'il était ».
Preuve de l'aspect tout à fait exceptionnel de la situation, Tim Clark a dû reporter son départ à la retraite de plusieurs mois, alors que celui-ci était prévu pour juin. Le dirigeant n'est pas franchement optimiste sur la situation de ses concurrents, pour lesquels il prévoit des mois prochains très compliqués. « Je ne suis pas optimiste quant au fait que certains des transporteurs représentés ici aujourd'hui, qui ont déjà été renfloués de manière significative, vont passer les prochains mois », a-t-il prédit-il lors d'une conférence virtuelle.
Pour l'heure, Emirates, qui avait commandé des dizaines d'appareils à Airbus et Boeing, ignore quand les prochaines commandes seront passées. Avec une industrie au bord de l’asphyxie, nul ne sait dans quel état se trouvera la trésorerie de la compagnie du Golfe dans quelques mois.