Les Disques durs à mémoire flash, dits SSD pour Solid State Disk, ne sont pas encore disponibles en masse sur le marché, mais ils suscitent déjà bon nombre d'interrogations. Sur le papier, ils se révèlent en effet capables de performances supérieures à celles des disques durs magnétiques traditionnels. De plus, ils pèsent moins lourds, consomment moins d'énergie et se montrent plus résistants aux chocs que nos actuels périphériques de stockage. Aujourd'hui proposés dans des capacités allant de 16 à 64 Go, les disques durs à mémoire flash présentent toutefois deux inconvénients de poids : leur prix est très élevé, et leur fiabilité est sujette à caution, notamment parce que les puces de mémoire flash ne supportent qu'un nombre limité de cycles d'écriture.
Sur ce dernier point, Don Barnetson, responsable marketing de la branche flash chez le coréen Samsung, a tenu à lever les éventuelles inquiétudes des consommateurs dans un entretien accordé au Dailytech.
Selon lui, les futurs disques basés sur les chips Flash NAND de Samsung risqueraient une panne tous les un à deux millions d'heures, alors qu'un disque dur traditionnel doit se contenter de 100 ou 200 000 heures. Sur ce dernier, c'est principalement l'usure des pièces mécaniques qui provoquerait l'arrêt du fonctionnement. Pour la mémoire flash en revanche, aucune pièce n'est en mouvement, et le seul dysfonctionnement qui puisse survenir est la corruption d'une des cellules mémoire, celle-ci n'acceptant alors plus d'être lue ou écrite.
Aujourd'hui, Samsung garantit un minimum de 10 000 cycles d'écriture pour sa mémoire flash MLV (Multi Level Cell) et cette durée de vie serait selon lui largement suffisante dans le cadre d'un disque SSD. Samsung se serait en effet arrangé pour que les données écrites sur le disque SSD soient systématiquement réparties sur tout le disque, en occupant dans la mesure du possible toutes les cellules disponibles, afin que l'usure de ces dernières soit uniforme.
Don Barnetson estime qu'en inscrivant 120 Mo de données par heure sur un disque de 32 Go, il faut environ 267 heures pour le remplir. 10 000 cycles d'écriture assureraient donc une durée de vie de plusieurs centaines d'années, ce qui devrait suffire selon Samsung à garantir la fiabilité de ses disques. De plus, le coréen dispose de cellules de mémoire flash dites SLC (Single Level Cell, qui ne stockent qu'un bit de données, contrairement aux MLV), plus chères, dont la durée de vie serait supérieure à 100 000 cycles d'écriture. Les premiers disques SSD actuellement fournis par Samsung utiliseraient de la mémoire flash SLC.
Rappelons que les disques SSD n'ont pas vocation à remplacer nos disques durs actuels, mais à les compléter en proposant une interface bien plus performante de stockage du système et des applications. Les consommateurs auront tout intérêt à conserver des disques durs magnétiques pour le stockage d'importants volumes de données. Côté SSD, Samsung estime être en mesure de proposer des disques 2,5 pouces de 128 Go dès 2008.