La distribution de contenus en ligne devient « un marché de masse » et l'Europe doit prendre le train en marche, a indiqué la semaine dernière, Viviane Reding, commissaire européenne chargée de la société de l'information et des médias.
D'après l'étude « contenus interactifs et convergence », réalisée par le cabinet britannique Screen Digest, grâce à la diffusion du haut débit fixe et mobile, et à la généralisation de l'utilisation de terminaux numériques, les contenus en ligne pourraient représenter un chiffre d'affaires de 8,3 milliards d'euros en Europe en 2010, soit une croissance de plus de 400% en cinq ans. Dans le détail, ces contenus pourraient représenter près d'un tiers du CA du secteur du jeu vidéo en 2010, jusqu'à 20% du CA de la musique enregistrée la même année.
« La convergence numérique, longtemps attendue, devient une réalité économique qui crée d'énormes opportunités pour les consommateurs, les fournisseurs de contenus et les entreprises de haute technologie en Europe », a déclaré Viviane Reding, le 25 janvier dernier. Toutefois, bien que le marché connaisse une croissance constante, l'Europe est en retard sur les Etats-Unis dans les services interactifs fixes à haut débit, elle est en retard sur le Japon et la Corée dans les services interactifs mobiles. Pour rattraper ce retard, a ajouté Reding : « Il faut examiner d'un œil neuf certains problèmes techniques et juridiques, notamment en matière de propriété intellectuelle (piratage) et d'interopérabilité (DRM) et voir si une approche plus moderne, axée sur le marché unique, pourrait apporter une plus-value aux contenus en ligne européens ». Dans ce but, l'étude réalisée par Screen Digest pour Bruxelles servira « à l'élaboration de mesures concernant le contenu en ligne dans le marché unique, mesures présentées au second semestre 2007 ».
Aujourd'hui, on voit mal comment l'Union européenne peut atteindre l'objectif fixé à Lisbonne en 2000, à savoir : « Devenir l'économie de la connaissance la plus compétitive au monde d'ici à 2010 ».